Pour un agent correctionnel, il est souvent gratifiant de s’occuper d’incidents majeurs et de personnes qui présentent des besoins et des risques importants; toutefois, les répercussions mentales et physiques de notre travail sont rapidement apparentes chez pratiquement tous les nouveaux agents.
Je cherchais donc un passe‑temps qui allierait mon amour du plein air et l’activité physique. La détection du métal a fait précisément cela, et plus encore. Ce passe‑temps m’a considérablement aidé à alléger mon stress. Il me permet de prendre du recul et de me « déconnecter » des situations et des événements difficiles auxquels nous avons à faire tous les jours. En prime, il comporte certains recoupements pratiques avec ma carrière, mais nous y reviendrons plus tard.
Quand j’étais jeune, j’ai commencé à mettre mon argent de côté pour m’acheter un détecteur de métal après avoir observé un homme âgé qui trouvait des pièces de monnaie dans le sable à la plage locale. Même si mes premières découvertes ne correspondaient guère aux trésors enfouis de mes rêves d’enfant, j’ai néanmoins réussi à retrouver l’alliance de ma grand‑mère, qui l’avait perdue alors qu’elle étendait la lessive.
Puis j’ai délaissé peu à peu la détection du métal pendant plusieurs années, mais peu après avoir commencé ma carrière au Service correctionnel du Canada (SCC), je suis tombé sur un article du journal local consacré à une personne qui détectait le métal. Cet article m’a ramené à mon ancien passe‑temps, et j’ai vite compris que compte tenu de sa nature gratifiante et de son rythme tranquille, cette activité serait un excellent moyen de me détendre après mon travail au Centre de rétablissement Shepody, un environnement stressant.
Peu de temps après, en faisant des recherches en ligne, j’ai repéré un groupe local de personnes qui se réunissaient une fois par année à l’occasion d’une « grande fouille ». Après avoir fait la connaissance de quelques‑uns de ces amateurs de la détection du métal, j’ai découvert que bon nombre d’entre eux s’adonnaient à cette activité pour les mêmes raisons que moi et que certains étaient pompiers ou policiers.
L’événement durait deux jours, et chaque participant exposait les objets qu’il avait trouvés au fil des ans. De nombreux articles étaient très impressionnants, notamment des boulets de canon, des pièces de monnaie espagnoles et des boutons militaires de l’époque de la guerre révolutionnaire. J’ai tout de suite eu envie de reprendre la détection du métal et de commencer ma propre collection d’artéfacts uniques et fascinants.
Ce passe‑temps est loin de se limiter à la découverte de pièces de monnaie ternies sur une plage ou sur des champs de foire. C’est un passe‑temps très éducatif qui m’a amené à effectuer de nombreuses recherches dans le domaine de l’histoire locale, nationale, voire mondiale, en quête de sites de détection inusités ou intéressants. Pas mal pour un type qui n’était pas attentif dans les cours d’histoire!
Avec toutes les mauvaises nouvelles que nous voyons et entendons par l’intermédiaire des médias de masse, la détection du métal me permet de m’évader de notre époque chaque fois que je découvre un objet et que je me demande « qui a perdu cet objet? » ou « à quoi ressemblait le Canada à l’époque? ».
En plus de m’adonner à mon passe‑temps, je prends l’initiative d’enseigner à d’autres agents comment utiliser des détecteurs de métal pour faire des recherches au sol afin de repérer les armes ou d’autres objets interdits et d’empêcher qu’ils entrent dans nos établissements. À l’aide de ce type d’équipement, j’ai effectué des fouilles sur le terrain du pénitencier et récupéré divers « couteaux », clés et aiguilles enfouis dans le sol de l’ancien terrain de jeu de fers et du terrain de baseball.
Voici quelques‑unes de mes trouvailles les plus précieuses :
Je ne saurais trop insister sur l’effet positif que ce passe‑temps a eu sur ma vie. Non seulement est‑il devenu un excellent moyen de me détendre et de découvrir notre passé, mais il s’est également révélé être un outil efficace qui peut améliorer la sécurité et la sûreté pour les employés du SCC et pour les détenus.
**Il convient de noter que tous les objets ont été découverts sur des terrains privés, avec l’autorisation des propriétaires.