Quel est le lien entre les outils électriques, les camions militaires et le travail d’équipe? Ils font tous partie de la journée de travail type d’un détenu à l’atelier des véhicules de l’Établissement de Warkworth, à Campbellford, en Ontario.
L’atelier fait partie du Programme d’emploi et d’employabilité de CORCAN qui offre de la formation en cours d’emploi aux détenus. Au cours des 12 dernières années, des détenus ont remis à neuf des véhicules du ministère de la Défense nationale (MDN) et d’autres clients.
Ils travaillent par exemple sur des chars blindés de deux tonnes et demie (véhicules logistiques lourds et moyens à roues [VLLR et VLMR]).
« Les camions sont amenés par une remorque à plateau jusqu’à notre porte. On décharge la remorque et on pousse le camion avec des élévateurs à fourche. On le soulève pour l’appuyer sur des piliers et ainsi pouvoir commencer à travailler », affirme Henry Ehrenreich, un des instructeurs de CORCAN sur place.
Une fois que les camions arrivent, l’équipe les démonte et en inspecte toutes les pièces. Elle vérifie les pièces nécessaires et réutilisables que le MDN a identifiées aux fins de récupération, puis emballe soigneusement ces pièces et les envoie à un entrepôt à Montréal.
C’est un travail difficile, mais c’est aussi une excellente occasion d’apprendre pour les détenus. Dans les ateliers de CORCAN, les détenus peuvent mettre en pratique ce qu’ils ont appris et exercer leurs compétences, tant techniques que générales. Des programmes comme celui-ci leur permet d’améliorer leur expérience de travail et d’acquérir des compétences pratiques bénéfiques, telles que les outils à utiliser et comment, ainsi que les règles de sécurité au travail.
L’atelier des véhicules est devenu très populaire chez les détenus à l’Établissement de Warkworth. Pour participer, les détenus doivent passer une entrevue – tout comme dans un environnement de travail dans la collectivité. « Nous n’acceptons pas n’importe qui dans le programme; les détenus doivent nous montrer qu’ils répondent aux critères, ils doivent se présenter au travail, avoir un but en tête et bien s’entendre avec les autres », affirme Henry.
« Pour nous, ce que les détenus ont fait avant d’aboutir ici, ça n’a pas d’incidence sur l’avancement des travaux à l’atelier. Notre rôle, ce n’est pas de les juger, c’est de les former », explique Henry.
« J’essaie d’établir des liens avec eux du mieux que je peux. Parfois, ça m’amène à leur raconter certaines de mes expériences ou je leur parle de ce qui a fonctionné pour moi », ajoute‑t‑il.
Les détenus ont beaucoup plus de chance d’obtenir un emploi après leur libération quand ils possèdent les compétences techniques, transférables et générales dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail. Les préparer à trouver un emploi dans la collectivité et à le garder, c’est le but ultime du Programme d’emploi et d’employabilité.
À l’atelier des véhicules, les détenus acquièrent les outils qu’ils ont besoins pour s’inscrire à l’Ordre des métiers de l’Ontario à titre d’apprentis afin de poursuivre leur formation et leur travail après leur libération. Par conséquent, il n’est plus rare de recevoir des témoignages de détenus libérés qui ont réussi dans le domaine.
« Chaque détenu qui nous quitte et qui ne commet plus de crime pour le reste de sa vie est une réussite. J’ai l’impression qu’on a fait du bon boulot et ça compte beaucoup pour nous, ici. »
Pour en savoir plus sur le Programme d’emploi et d’employabilité de CORCAN pour les détenus, veuillez consulter la section CORCAN du site Web du SCC.