Pour de nombreux délinquants qui réintègrent la société, le fait de quitter l’établissement représente un nouveau départ qui peut, à lui seul, être angoissant. Après tout, ils se retrouvent face à l’inconnu, alors que les circonstances ayant mené à leur incarcération peuvent encore constituer des facteurs.
Heureusement, des programmes existent, comme le programme de réinsertion sociale avec des groupes confessionnels, qui permettent d’établir des liens entre des groupes confessionnels de toutes les confessions et des délinquants en liberté conditionnelle, dans le but de renforcer les relations entre les membres de la collectivité et les délinquants nouvellement libérés.
Financé par le SCC, le programme est généralement administré au moyen d’un renvoi effectué par un agent de libération conditionnelle. Le programme est solidement ancré dans les principes de la justice réparatrice; il ne vise pas à excuser le comportement du délinquant, mais plutôt à jouer un rôle une fois que le délinquant a payé sa dette à la société et a démontré sa volonté de réintégrer la société.
Le fait de se sentir utile, d’appartenir à une collectivité au-delà de soi‑même, a l’avantage de donner de l’espoir. Il faut que les délinquants reconnaissent leur responsabilité à l’égard de leur processus de réadaptation, mais des programmes comme celui‑ci permettent de faciliter la transition en encourageant des relations positives dans l’esprit de l’unité sociale.
Certains délinquants ont besoin d’aide pour se trouver un logement. D’autres, pour se trouver du travail. Parfois, ils veulent simplement prendre un café; ils cherchent une oreille attentive ou désirent avoir une conversation amicale afin d’apprendre, ou de réapprendre, à avoir confiance en eux-mêmes.
C’est l’attention et l’empathie démontrées envers les circonstances des anciens détenus qui donnent un sens au programme. Bien que le programme ne vise pas à excuser les crimes commis, il vient en aide aux personnes dans le besoin, à celles qui ont droit à une deuxième chance.
Steph Chander Burns, qui collabore au programme par l’entremise du Comité central mennonite, à London, en Ontario, fournit l’explication suivante : « Lorsqu’une personne est en mode de survie, qu’elle ignore d’où proviendra son prochain repas, qu’elle s’inquiète de trouver un logement ou du travail, il est très difficile pour elle d’établir des liens avec le monde. Par conséquent, l’épanouissement personnel est un besoin spirituel, alors que les obstacles au logement, à l’emploi, à l’alimentation, etc., s’opposent à l’établissement de relations entre le délinquant et la collectivité. »
Dans le cadre du programme, en plus de permettre aux anciens détenus d’établir des racines dans leur collectivité, on offre des paniers remplis de produits ménagers courants (p.ex. essuie‑tout, papier hygiénique, détergent, linges à vaisselle, produits d’entretien ménager, etc.) préparés à l’intention particulière des délinquants nouvellement mis en liberté.
Comme l’explique Steph Chander Burns, l’appartenance à un même groupe confessionnel ou le fait d’avoir les mêmes convictions religieuses ne constituent pas une exigence pour participer au programme.
« On n’a pas besoin d’avoir la foi pour recevoir un panier. Différents groupes confessionnels préparent des paniers pour affirmer leur engagement envers la collectivité. Nous ne nous attendons pas à ce qu’une personne adhère à un groupe confessionnel ni même à ce qu’elle interagisse avec lui, pour se voir offrir un panier; il s’agit d’un cadeau pour accueillir le délinquant dans la collectivité. »