Des forces armées au SCC : une transition difficile qui vaut la peine

Reportages

Peu après son arrivée au Service correctionnel du Canada (SCC) en 2000, Anne Marie Joyce a appris qu’un courriel qu’elle avait envoyé avait offensé presque tous les destinataires. Elle ignorait ce qui les avait contrariés jusqu’à ce qu’une personne lui fasse remarquer que sa franchise militaire n’était pas la façon dont les fonctionnaires communiquaient.

La vétérane aurait bien aimé recevoir des conseils sur la façon d’adapter son style de communication à celui de la fonction publique. Comme l’illustrent les plus récentes études de cas effectuées par le Secrétariat du soutien aux anciens combattants (SSAC) du SCC, plusieurs vétérans se trouvent dans cette même situation. C’est la raison pour laquelle le SSAC offre un réseau de pairs qui aident à affronter les difficultés de ce genre qui surgissent durant la transition.

« Les membres des forces armées sont imprégnés de cette culture et ne comprennent pas nécessairement les règles non écrites de la fonction publique—les aptitudes générales en relations humaines », selon Anne Marie, directrice adjointe, Services de gestion, Établissement pour femmes Grand Valley. « Il est très utile d’avoir accès à une personne qui a effectué la transition des forces armées à la fonction publique, car elle peut nous le dire lorsque nous faisons une mauvaise interprétation et que cela ne fait pas partie de la culture et elle peut nous aider à nous orienter au travail. »

Anne Marie Joyce

Anne Marie Joyce, directrice adjointe, Services de gestion, Établissement pour femmes Grand Valley, a affronté des défis uniques en tant que vétérane travaillannt au SCC

Voilà l’idéologie qui sous-tend l’existence du SSAC, qui a été formé en 2018 pour aider les vétérans à effectuer la transition des forces armées au SCC. Lorsqu’ils comprennent mieux la réalité au SCC, les vétérans sentent qu’ils s’intègrent à la culture, ce qui permet au SCC de maintenir en poste des personnes dotées de vastes expériences et compétences.

« Autrement, dit Anne Marie, des personnes possédant les compétences voulues quittent leur emploi. »

Très souvent, les gens vont joindre les forces armées pour servir leur pays et apporter leur contribution à la société canadienne. Ils trouvent parfois difficile d’être libérés pour des raisons médicales ou de quitter les forces armées puisqu’ils ne peuvent plus faire cela pour les forces armées. La Loi sur l’embauche des anciens combattants adoptée en 2015, qui encourage les ministères et organismes fédéraux comme le SCC à mener des initiatives d’embauche de vétérans, leur permet de continuer à servir leur pays d’une manière positive.

Le SCC présente des similitudes avec les forces armées, notamment la structure hiérarchique dans les établissements, le port d’un uniforme par de nombreux employés, et une organisation dirigée par des règles sous forme de directives du commissaire, de procédures opérationnelles et de politiques.

Néanmoins, John Croucher, directeur adjoint, SSAC, fait remarquer que le Secrétariat a réalisé de vastes études de cas qui ont révélé que les suppositions selon lesquelles la plupart des vétérans se trouvent un emploi comme agent correctionnel au SCC après avoir été libérés des Forces armées canadiennes (FAC) pour des raisons médicales sont fausses. En dissipant ses idées fausses, le SCC a pu élaborer de meilleures stratégies pour l’embauche de vétérans.

David Boisvert est un vétéran qui a effectué un changement de carrière lorsqu’il a quitté les forces armées pour des raisons personnelles. Il est devenu un infirmier autorisé et a accepté un emploi au SCC en 2016. Il travaille maintenant à l’Établissement Drummond. Il concède que le SCC présente plusieurs similitudes qui font de l’organisme un bon employeur pour les vétérans

« Nous devons travailler en équipe, comme dans les forces armées—c’est un effort collectif. C’est un milieu où la sécurité fait partie intégrante du travail, ce qui ressemble aux forces armées où nous devons suivre des règles de sécurité et des procédures », dit-il.

David Boisvert

David Boisvert, un vétéran, est un infirmier autorisé qui a travaillé aux établissements de Donnaconna et Drummond depuis son arrivée au SCC en 2016. 

David parle des avantages d’être un infirmier au SCC : un bon horaire de travail, un salaire et des avantages sociaux. Il ajoute que la pension est l’un des plus grands avantages étant donné la capacité de racheter les années de service dans les forces armées.

« Étant donné que leurs années de service dans les FAC sont reconnues, les vétérans peuvent conserver leur ancienneté, leur banque de congés et leurs années admissibles à la pension », dit John. « Il est extrêmement précieux pour les vétérans de pouvoir transférer leur pension à la fonction publique après avoir quitté les forces armées. »

Le SSAC n’existait pas lorsque David a commencé à travailler au SCC, mais dès qu’il a appris son existence, il a communiqué avec John et le SSAC l’a aidé avec le rachat de sa pension et ses avantages sociaux. Reconnaissant la valeur des services offerts par le SSAC, David s’est porté volontaire pour agir à titre de représentant du Québec au sein du Comité consultatif national sur les anciens combattants.

Les vétérans apportent beaucoup au SCC grâce à leurs compétences uniques et diversifiées qui peuvent être d’une grande utilité dans chaque secteur. Le SCC reconnaît et appuie le SSAC dans le cadre de ses efforts de recrutement et de maintien en poste de vétérans; il établit la norme à l’échelle de la fonction publique.

Le Secrétariat du soutien aux anciens combattants désire inviter tous les vétérans des FAC à faire un pas en avant et à signaler leur présence. La communauté de vétérans continue de croître au SCC et nous vous invitons à contribuer à l’amélioration de notre soutien.

Communiquez avec le SSAC par courriel à l’adresse suivante : GEN-NAT-VSS@CSC-SCC.GC.CA.

 

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