J’ai formé des agents de programmes d’un bout à l’autre du pays en vue de la prestation du Modèle de programme correctionnel intégré pour Autochtones (MPCIA). Je suis fière de dire que j’ai l’honneur de passer du temps avec un groupe de personnes dévouées et passionnées.
La prestation d’un programme à un groupe de délinquants à l’intérieur d’un établissement ou dans la collectivité est l’une des tâches les plus difficiles qu’une personne puisse accomplir dans sa carrière. Les agents de programmes favorisent des changements positifs et le mieux-être dans la vie de personnes qui, au cours de leur vie, ont adopté des croyances et des pensées néfastes qui sont profondément ancrées, et qui ont des réactions émotionnelles intenses qui appuient un mode de vie criminel. Pour effectuer ce travail, une personne doit être extrêmement engagée envers le mieux-être de la population en général. L’agent de programmes travaille non seulement à créer des changements positifs dans la vie de ses participants, mais se consacre également avec passion à la sécurité publique.
Au fil des ans, j’ai gardé le contact avec de nombreux agents de programmes, et j’en suis venue à remarquer que l’une des caractéristiques les plus courantes des bons intervenants est non seulement d’être dévoués à leur travail, mais aussi d’être probablement le groupe de personnes les plus résilientes que j’aie jamais rencontrées. Par exemple, un agent de programmes peut présenter une compétence qui aide à remettre en question les pensées négatives, et il devra affronter un véritable mur de résistance. Même s’il va de soi que la plupart des gens sont résistants au changement, les personnes avec lesquelles les intervenants travaillent protestent souvent fortement verbalement ou ont recours à un silence passif-agressif visant directement l’agent de programmes.
En plus de souligner le travail des premiers intervenants qui s’occupent des personnes ayant commis des crimes, nous devons aussi reconnaître les personnes qui amènent un changement positif dans la vie des délinquants. De fait, nos agents de programmes sont des intervenants essentiels parce qu’ils passent du temps chaque jour avec les délinquants, sur une longue période. Lentement et patiemment, ils s’attaquent aux pensées négatives, aux croyances, aux attentes et aux émotions intenses des délinquants en leur présentant un mode de vie qui comprend une intégration des valeurs traditionnelles et culturelles comme moyen de briser les cycles nuisibles engendrés par les répercussions multigénérationnelles.
Dans la culture autochtone, nous reconnaissons que ce que nous faisons aujourd’hui a une répercussion directe sur les sept prochaines générations. Cela signifie qu’un agent de programmes peut ne jamais constater les résultats du travail incroyable qu’il accomplit. C’est pourquoi dans mes formations, je dis aux agents de programmes d’imaginer que ce sont les petits-enfants des délinquants qui sont assis devant eux, parce qu’ils bénéficieront des changements positifs qu’ils apportent dans la vie de leurs grands-parents aujourd’hui. Je lève humblement les mains en signe de gratitude aux agents de programmes et les remercie pour l’incidence positive qu’ils ont sur les sept prochaines générations. Et avant tout, pour leur dévouement envers la sécurité publique.
Kinana'skomitin!
À tous mes amis,
Emily Henry
Kihci Têpakohp Iskotêw Iskwêw
Division des programmes de réinsertion sociale (DPRS), conceptrice du MPCIA