L'été dernier, l'Association des fraternités ethnoculturelles du pénitencier de Dorchester a établi un partenariat communautaire avec l'Église épiscopale méthodiste africaine à Amherst (Nouvelle‑Écosse). Le but du partenariat était d'aider à restaurer le presbytère de l'église (résidence du pasteur), sous la direction et la supervision de plusieurs bénévoles de la collectivité, experts en construction.
Au total, cinq membres de l'Association des fraternités ethnoculturelles, reconnus pour leur excellent travail, leur éthique et leur savoir-faire, ont été choisis pour participer et donner de leur temps chaque dimanche.
En tenue de protection et équipés d'outils à levier, ils ont d'abord démoli tout le plafond du sous-sol, désinfecté les murs de brique de leur moisissure et retiré les grandes poubelles industrielles.
Theresa Halfkenny, membre du Comité consultatif régional ethnoculturel (CCRE) du SCC, a expliqué : « Les deux derniers hivers, il y a eu des dégâts d'eau à l'intérieur du presbytère; le sous-sol et les murs ont été fortement endommagés. »
Durant les autres fins de semaine, ils ont procédé à la pose de cloisons sèches, au grattage, au plâtrage et à la peinture. Ils ont également calfeutré les fenêtres, fixé les montants de portes et installé un nouveau plafond dans la salle de bain. Enfin, ils ont peint l'ensemble du revêtement extérieur en bois de la résidence et ont terminé la moitié de la toiture.
Ally Masoud, vice-représentant de l'Association des fraternités ethnoculturelles et bénévole actif dans le cadre du projet, a indiqué : « Ce projet particulier a ouvert la voie à un engagement futur envers la collectivité et ses activités spéciales. Je me suis senti très bien accueilli et accepté par tous ceux qui sont venus nous féliciter pour notre travail bien fait. »
Theresa Halfkenny a observé la même ouverture d’esprit : « La congrégation a accepté [les délinquants]. C'était si agréable de les voir converser comme ils le feraient avec n'importe qui d'autre. » Certains membres de l'Église sont même allés jusqu'à préparer des repas pour les délinquants bénévoles. « Je pense que ça leur montre qu'il y a des gens dans nos collectivités qui les acceptent et qui leur donneront une chance. »
L’idée principale derrière l'Association des fraternités ethnoculturelles a évolué, l’Association souhaitant améliorer les compétences de leadership indépendant de ses membres, se charger d'organiser ses activités du début à la fin et être inclusive dans le recrutement de nouveaux membres.
« Pour moi, ce sont d'abord des êtres humains, et je me dis parfois que nous sommes tous à deux doigts d'être dans leur situation. Ce sont au fond des gens très attentionnés », a expliqué Theresa Halfkenny.
M. Masoud n'a pas tardé à le souligner : « Tout cela a été rendu possible grâce à l'aimable soutien de Theresa Halfkenny, membre du CCRE, d’Elizabeth Cooke-Sumbu, directrice de la Cumberland African Nova Scotian Association (CANSA), à Amherst (Nouvelle-Écosse), et de Frank Landry, agent de programmes sociaux.
Au final, l'association des détenus profite pleinement de sa participation à diverses sorties pour travaux communautaires, qui peuvent aider les membres à devenir des citoyens productifs dans la société, à établir des relations communautaires saines et à mieux leur faire connaître les ressources dont ils disposent.
Myles Smith, président de l'Association des fraternités ethnoculturelles, a déclaré : « Le soutien de la collectivité apporte de l'espoir aux détenus qui souhaitent se concentrer sur leur plan correctionnel. »
L'ancienne directrice du pénitencier de Dorchester, Jennifer Fillmore, partage totalement ce sentiment : « Le pénitencier de Dorchester continue de favoriser l’établissement de partenariats avec de nombreux organismes communautaires, qui offrent des possibilités et du soutien aux délinquants ethnoculturels. Grâce à notre programme de permissions de sortir avec escorte pour service communautaire, des projets comme la restauration de la résidence du pasteur de l’Église ont permis aux délinquants ethnoculturels non seulement de redonner à la collectivité, mais aussi d’établir des liens réels avec des membres de collectivités locales qui partagent des antécédents culturels semblables. Cela a favorisé un sentiment d’appartenance chez ces délinquants et leur a fourni un réseau de soutien dans la collectivité en prévision de leur mise en liberté. Nous avons beaucoup de chance d’avoir des partenaires communautaires qui s’intéressent vraiment à travailler avec nos délinquants, car ces avantages sont essentiels à la réussite de leur réinsertion sociale. »
