Pour être honnête, quand j’en ai entendu parler pour la première fois, je ne savais même pas ce qu’était un hackathon. J’ai fait partie de l’effectif de première ligne du SCC pendant toute ma carrière et je ne suis certainement pas experte en informatique. Je suis également assez certaine que je ne suis pas la seule à ne pas savoir ce qu’est un hackathon ou un défi d’applications. Comme moi, vous avez probablement une bonne idée de ce que toute bonne application pour téléphone intelligent devrait faire, mais n’avez pas la moindre idée de ce que devrait être la première étape pour transformer cette idée en application réelle. J’étais donc un peu hésitante à m’inscrire, mais je peux dire que je suis très motivée à contribuer à réduire les atteintes à la santé mentale au travail chez les employés du SCC et, plus précisément, à parvenir à un moyen de nous aider mutuellement puisque nous travaillons dans un domaine difficile. Nous seuls savons ce que cela représente. Plus j’entendais parler du défi d’applications et je commençais à comprendre comment cela allait fonctionner, plus je savais que c’était quelque chose que je voulais essayer.
J’ai demandé autour de moi et j’ai réussi à recruter quelques-uns de mes collègues de la région de l’Atlantique : Andrew DeShaw, travailleur social en santé mentale dans la collectivité, Paul Murphy, psychologue, et Cameron Stewart, agent de programmes correctionnels. Nous comptons ensemble de nombreuses années d’expérience en programmation et en santé mentale, mais nous savions que nous avions besoin d’une base d’experts dans le domaine du codage. Nous avons donc contacté Mounir Gedeon, analyste principal des projets, Patrick Lajoie, conseiller technique en sécurité des TI, et Louis-Philippe Quesnel, gestionnaire de l’architecture organisationnelle. Le fait que Patrick, Mounir et Louis-Phillipe se trouvaient à Ottawa tandis que le reste d’entre nous étions ici à Halifax représentait un petit défi. Mais cela s’est avéré n’être qu’un obstacle mineur que nous avons surmonté assez facilement au moyen de vidéoconférences, de téléconférences et de courriels. La clé était d’assurer un flux continu et quotidien de communication, mais, bien sûr, avoir une équipe interrégionale a fait en sorte que nous n’avons jamais rencontré en personne l’autre moitié de notre équipe. Je tiens toujours à rencontrer ces personnes!
Mélange d’esprits, ouverture des volets
Le premier point à l’ordre du jour était de se réunir, d’étudier quelques idées et concepts, et d’établir les paramètres de ce que nous voulions inclure dans notre application. Nous avons ensuite entrepris nos recherches et avons recueilli l’information dont nous avions besoin pour faire de notre idée une réalité. Au cours des deux jours du défi en tant que tel, la manière dont notre équipe était organisée était probablement un peu différente de celle des autres équipes puisque nous étions éparpillés dans cinq unités opérationnelles deux provinces. Sans oublier que la plupart d’entre nous continuaient d’offrir des programmes et de travailler avec des délinquants dans le cadre de nos emplois réguliers. Travailler sur l’application était quelque chose que nous faisions sur un coin de bureau. Ce n’était pas idéal, mais c’est comme ça que nous devions travailler.
En plus d’utiliser la vidéoconférence, la téléconférence et le courriel comme ressources, nous avons également utilisé SharePoint. C’était cool. Après avoir déterminé ce à quoi nous voulions que notre application ressemble, les trois membres de notre équipe travaillant à l’AC ont réussi à transformer notre vision en une vraie application. C’était assez surréaliste de voir toutes nos idées prendre vie; au bout de deux jours, nous avions une véritable application fonctionnelle!
Peu de temps après la date limite de soumission, nous avons pu voir ce que les huit autres équipes avaient développé. C’était assez impressionnant de voir tous les efforts et toute la créativité qui ont été déployés dans l’élaboration des différentes applications. C’était également surprenant de constater que quelques-uns des thèmes et des mécanismes étaient très similaires. Les grands esprits se rencontrent!
Lorsque l’étape de la présentation aux juges à Ottawa est arrivée environ une semaine plus tard, nous avions l’impression que nous nous préparions à l’émission de télévision Dans l’œil du dragon. La partie de notre équipe qui travaille à l’AC était présente en personne et a été en mesure de faire la démonstration de l’application, tandis que ceux d’entre nous qui se trouvent dans la région de l’Atlantique ont présenté le concept aux juges par téléphone, en utilisant WebEx. Notre équipe était heureuse de notre présentation et fière de l’application que nous avons réussi à concevoir au cours de la période intensive de deux jours.
Nous avons également pu entendre certains des autres exposés. C’était impressionnant d’entendre d’autres collègues du SCC parler avec conviction de santé mentale et des différentes façons dont notre bien-être mental peut être maintenu et amélioré. Le fait qu’il ne s’agisse plus d’un sujet tabou était libérateur.
La récompense : célébrité et infamie au hackathon! *hum* construire quelque chose qui nous aidera tous
Quelques semaines après notre présentation, nous avons tous été invités à une modeste cérémonie de remise de prix qui a eu lieu dans la salle de réunion du commissaire à Ottawa. Nous étions présents via vidéoconférence (comme plusieurs autres équipes) et après un court résumé de ce qui s’était passé à ce jour, le commissaire a annoncé que notre équipe était gagnante. Donc oui, c’était assez fou! C’était vraiment une surprise, et je pense que nous avons été pris un peu au dépourvu. Le commissaire Don Head a remis le trophée à Louis-Philippe Quesnel et Mounir Gedeon. Les membres de la région de l’Atlantique ont participé par vidéoconférence.
Lors de la cérémonie de remise de prix, Simon Bonk, chef des Services de gestion de l’information du SCC, a également parlé des prochaines étapes. Il a mentionné que certaines des applications soumises qui n’ont pas gagné comportaient des aspects très particuliers méritant d’être pris en considération, et que son équipe travaillerait avec nous tous pour s’assurer que les meilleures parties de chaque application soumise seraient incorporées dans l’application finale. Quelle bonne idée! J’ai vraiment aimé certaines parties des autres soumissions (c.-à-d. « pourquoi n’ai-je pas pensé à cela? »), le fait d’incorporer ces idées dans l’application finale est une façon honnête de s’assurer d’en arriver au meilleur produit final possible. Cela démontre aussi aux autres équipes que tous les efforts qu’elles ont déployés à l’égard de leurs idées ne seront pas perdus.
À vrai dire, je crois que nous sommes tous gagnants. Je reconnais que cela fait un peu cliché, mais ça m’a semblé vrai lorsque le commissaire a dit que l’un des principaux objectifs du défi était de « normaliser les discussions sur la santé mentale ». Cette compétition amicale nous a selon moi permis de contribuer à poursuivre la conversation et à faire avancer un peu les choses.
Une dernière chose à dire : cela a été très amusant et je suis convaincue que l’application sera une réussite. Pour ces raisons, je soupçonne qu’il y aura probablement plus tard un autre hackathon portant sur une autre initiative. Je tenais donc à terminer ce texte en vous encourageant à envisager de participer au prochain hackathon (peu importe la date à laquelle il aura lieu). Ne laissez pas le fait que vous ne savez peut-être pas comment écrire du code ou que vous n’êtes pas très « versés en technologie » vous dissuader; si tel était le cas, je n’aurais pas participé à ce grand événement. Et j’ai remporté le trophée!
Robyn Gay
Responsable des agents de libération conditionnelle p.i.
Annexe du Centre Carlton
Halifax (Nouvelle‑Écosse)