Innovation au SCC : « Article 84 – Le chemin du retour »

Reportages

En mars, un groupe composé d’employés du SCC de partout au pays amorcera la mise en œuvre d’un nouvel outil en ligne qui contribuera à l’établissement d’un lien entre les délinquants autochtones et leur collectivité d’origine.

La création de l’outil a été proposée par l’équipe lors d’un hackathon du SCC – une activité dans le cadre de laquelle des spécialistes de différents secteurs du SCC, dont des codeurs, se réunissent pour créer de nouveaux outils que les employés pourront utiliser dans leur travail. La direction a invité les employés à proposer des idées nouvelles et novatrices qui permettraient de réaliser des gains d’efficience dans les tâches ou de changer complètement les façons de faire.

Forts de leur vaste expérience du processus d’application de l’article 84, plusieurs employés ont observé des lacunes dans la gestion des cas et ont formé un groupe de travail. Malgré une volonté manifeste d’aider les délinquants autochtones dans le processus, il a été reconnu que la communication entre les membres de l’équipe de gestion des cas pouvait être améliorée à des étapes clés de la peine du délinquant.

« Le processus met à contribution un grand nombre d’employés, et il est important que toutes les personnes concernées soient sur la même longueur d’onde au moment de gérer le cas d’un délinquant, explique Kerry O’Flanagan, membre de l’équipe. Nous avons pensé qu’une application pouvait faciliter les choses et permettre à tous les membres du personnel de se tenir au fait du processus. »

L'article 84 de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition offre aux collectivités autochtones l'occasion de participer activement à la planification et à la supervision de la libération de délinquants autochtones. La planification prélibératoire commence dès l’admission d’un délinquant dans un établissement du SCC. Cette planification précoce permet d’accroître les chances de succès du délinquant après sa libération. La collectivité demeure informée des efforts déployés par le délinquant durant son incarcération, ce qui encourage ce dernier à les poursuivre. L’article 84 s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle le fait d’encourager la participation de la collectivité à la réinsertion sociale des délinquants est un moyen de rétablir l’équilibre et de réparer les torts causés.

L’outil d’application de l’article 84 a été conçu pour aider les employés qui participent à la gestion des cas de délinquants autochtones à faire progresser le processus libératoire prévu à l’article 84. L’application leur permettra de recevoir des rappels et des avis par courriel à propos des prochaines étapes du processus. Les employés auront accès à l’outil à partir de leur ordinateur de bureau au travail.

« Ces rappels pourraient concerner des choses aussi simples qu’organiser une rencontre avec le détenu sur son plan libératoire, remplir un formulaire particulier ou s’entretenir avec des personnes‑ressources clés de la collectivité, indique Gary Louden, membre de l’équipe. Le processus d’application de l’article 84 comporte 17 étapes et chacune d’entre elles fait intervenir plusieurs personnes de plusieurs services différents du SCC. C’est beaucoup! Notre défi a été de prendre ces étapes et ces rôles et de créer un outil pour aider les utilisateurs à accomplir toutes les tâches d’une façon claire, organisée et facile pour toutes les personnes concernées. »

Esther Blazenko, membre de l’équipe, précise que le système ne demandera qu’un effort minime de la part de l’utilisateur et permettra de savoir à quelle étape du processus d’application de l’article 84 se trouvent les délinquants.

« Les efforts à déployer pour trouver l’information seront grandement réduits, ajoute‑t‑elle. Le système aidera aussi le personnel à comprendre son rôle et ses responsabilités dans le processus, à améliorer la communication et à réduire les demandes adressées au personnel grâce à la capacité accrue de gestion de l’information. L’objectif global est d’améliorer les résultats pour les délinquants autochtones, en accord avec nos priorités organisationnelles. »

L’équipe s’est heurtée à des difficultés dans la création d’un nouveau programme de gestion du flux de travail associé à l’article 84, notamment au moment d’assurer la convivialité de l’outil et de veiller à ce qu’il tienne compte les différentes manières de gérer l’application de l’article 84 selon les régions.

« Je dirais que le plus grand défi a été d’essayer de trouver une façon de bien informer les utilisateurs sans les inonder de messages, indique Aaron Shepherd, membre de l’équipe. Comme nous voulons que cet outil soit utile pour les employés, nous nous sommes donné pour objectif de le rendre aussi convivial que possible sans tomber dans l’excès. »

La mise en œuvre commencera dans la région du Pacifique le 7 mars et se fera graduellement dans les autres régions au cours des mois suivants.

« L’objectif ultime est de faire en sorte qu’un plus grand nombre de détenus visés par l’article 84 qui sont prêts à être libérés le soient, dit Louden. »

Pour Allana Warkentin, membre de l’équipe, la partie la plus gratifiante du projet est d’offrir des possibilités aux délinquants autochtones qui souhaitent rétablir des liens avec leur collectivité et leur mode de vie spirituel et culturel.

« L’outil facilitera la réussite de la réinsertion sociale et favorisera la guérison du délinquant, de sa famille et de sa collectivité. En retour, cela améliorera la sécurité publique – tout le monde y gagne. »

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