La garde d’honneur, pour moi, est simple. Chaque jour, quand je me rends au travail, j’ai dans les poches une pièce de monnaie sur laquelle on peut lire FIERTÉ, INTÉGRITÉ et HONNEUR. Je souscris à 100 % à cette devise dans tout ce que j’accomplis au SCC, que ce soit comme agent correctionnel ou agent de programmes. La garde d’honneur n’est pas un droit pour les agents, mais une tâche volontaire confiée à des employés choisis pour représenter le Service en montrant du respect et de la fierté de manière publique.
Nous le faisons en participant à des célébrations de la vie, des funérailles et des services commémoratifs pour des employés du SCC et d’autres organisations de partout en Amérique du Nord. Chaque fois que nous voyageons dans le monde, nous sommes reçus avec la plus haute estime. La camaraderie des autres organisations me fait prendre conscience de la raison pour laquelle nous avons tous choisi des carrières dans le domaine de l’application de la loi. Nos uniformes de cérémonie se démarquent parmi ceux des autres organisations par la force et la fierté qu’ils expriment. Nous célébrons également notre fierté de travailler au SCC en participant chaque année aux défilés de la Fête du Canada. Nous défilons avec force et détermination, demeurant souvent au garde-à-vous pendant de longues périodes durant les cérémonies visant à rendre hommage aux agents tués dans l’exercice de leurs fonctions ou à l’occasion du jour du Souvenir.
Je me souviens des funérailles de Blair Henry, un ami et collègue ayant terminé le programme de formation de base des agents correctionnels avec moi. C’est l’un des agents les plus gentils et respectueux que j’aie connus. Mon épouse était auparavant ambulancière paramédicale et l’a déjà conduit à l’hôpital pendant sa bataille contre le cancer. À ses funérailles, le dernier appel a été fait, et l’émotion était palpable dans l’immeuble. Après le service, la garde d’honneur est restée debout près de sa tombe. Il venait de tomber 60 centimètres de neige, il faisait froid et il pleuvait. Nous sommes restés là sans nous plaindre jusqu’à ce que tous les membres de la famille aient eu le temps de faire leurs adieux. Ce jour-là, la garde d’honneur a fait un puissant témoignage de force et d’adoration envers un collègue agent.
Je travaille au SCC depuis 15 ans. J’ai débuté ma carrière à l’Établissement de Mission en avril 2000 en tant qu’agent correctionnel. Peu après mon entrée au Service, j’ai subi un grave accident de moto qui m’a cloué dans un lit d’hôpital pendant plusieurs mois. Le soutien que m’ont manifesté les membres de ma famille, mes amis et mes collègues a été remarquable. Ce qui m’a vraiment impressionné et m’a poussé à retourner au travail le plus rapidement possible est l’encouragement que j’ai reçu de mes collègues. Je me souviens des appels et des visites de mon directeur et de mes collègues agents. Dès le début, j’ai senti que j’avais pris la bonne décision en faisant mon choix de carrière. Lorsque je suis retourné au travail, j’ai demandé à Glen Wilson, le commandant régional, de quelle façon je pouvais me joindre à la garde d’honneur. Ma nomination a été approuvée et acceptée en 2002.
Personnellement, j’ai été touché par l’attitude de ces membres choisis de la garde d’honneur lorsque mon fils est décédé peu après sa naissance. Ils se sont réunis autour du lit de mon épouse et sont demeurés silencieux, offrant à tour de rôle leurs condoléances ou un sobre hochement de tête. Ils sont venus vêtus de leur uniforme de cérémonie, attirant l’attention de tous à l’hôpital sur le fait que quelqu’un de spécial était décédé ce jour-là. Mon fils s’appelait Chase. Je leur serai éternellement reconnaissant pour ce moment.
Cela fait maintenant 13 ans que je photographie les membres de l’unité de cérémonie de la région du Pacifique. Je continue de marcher aux côtés de ces hommes et de ces femmes parce que c’est ma façon de dire merci. C’est ma façon de trouver et de conserver la FIERTÉ, l’INTÉGRITÉ et l’HONNEUR dont on a souvent l’impression qu’elles se perdent dans la politique, les personnalités et les difficultés que pose un environnement de travail stimulant. La classification de ce que je fais chaque jour au SCC a peut-être changé, mais je conserve mon intégrité et mes critères personnels pour le SCC en raison de la cohérence que la garde d’honneur maintient. Je suis HONORÉ de faire partie d’une équipe qui prône publiquement le professionnalisme, et qui se fonde sur un engagement envers l’intégrité.