À l’appui de l’engagement renouvelé du gouvernement du Canada à l’égard de la promotion de la paix, de la sécurité et de la primauté du droit à l’étranger, cinq conseillers correctionnels du SCC ont été déployés temporairement dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) au début de 2017.
Le déploiement, financé dans le cadre du Programme pour la stabilisation et les opérations de paix d’Affaires mondiales Canada, a mis l’accent sur la création d’établissements correctionnels crédibles en Haïti afin d’améliorer la primauté du droit, les principes d’égalité des sexes, les droits de la personne et les conditions de détention dans les prisons haïtiennes.
Haïti est l’un des pays les plus pauvres et les plus vulnérables des Amériques et est le prinicpal bénéficiaire de l’aide du Canada dans la région. Avec une population de 10,4 millions d’habitants, le pays arrive au 168e rang parmi 187 pays selon l’indice du développement humain de 2014 du Programme des Nations Unies pour le développement, et a un taux de chômage de 40 %. Malheureusement, cette réalité se reflète aussi dans le système carcéral du pays, où le surpeuplement et les conditions de détention inhumaines et dégradantes sont des préoccupations quotidiennes. Ces conditions ont des répercussions non seulement sur les détenus, mais également sur le personnel de tous les niveaux des pénitenciers du système correctionnel haïtien.
En avril 2017, il a été décidé que la MINUSTAH prendrait fin le 15 octobre 2017, et qu’elle serait remplacée par une mission de maintien de la paix de moindre envergure qui appuierait les efforts du gouvernement en vue de renforcer les institutions fondées sur la primauté du droit, d’assurer le perfectionnement du personnel de la Police nationale d’Haïti, ainsi que de surveiller l’état du respect des droits de la personne et de produire des rapports et des analyses sur le sujet.
Comme le Service correctionnel du Canada est reconnu comme un chef de file au sein de la communauté internationale des services correctionnels, il occupe des postes stratégiques et techniques clés, mettant l’accent sur la planification stratégique; les rapports et les communications; le traitement des délinquants et la gestion de cas; les opérations en matière de sécurité; et la formulation de conseils sur la prestation par la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) de services de soins de santé aux délinquants, y compris les femmes et les populations vulnérables.
Caroline Turcotte et Troy Akerley, deux des cinq agents déployés en février 2017, sont revenus de leur mission en Haïti.
Caroline Turcotte a agi en tant que conseillère en matière de communications et de rapports pour les services correctionnels de février 2017 à février 2018. Pendant son séjour en Haïti, elle a aidé l’Unité consultative sur les services correctionnels (UCSC) de l’ONU à établir des processus pour la collecte, l’analyse et la présentation des renseignements et des données recueillis par les autres membres de l’UCSC. Elle a participé à l’élaboration d’un outil d’évaluation en vue de mesurer la conformité des pénitenciers haïtiens aux Règles Mandela et elle a fait partie d’un groupe qui a rédigé la version définitive de l’Avant-projet de loi sur le système pénitentiaire et le statut juridique des détenus en Haïti.
Troy Akerley a agi en tant que conseiller en matière de planification stratégique des services correctionnels de février 2017 à juillet 2018. Pendant son séjour en Haïti, il a aidé l’UCSC à structurer et à gérer sa main d’œuvre et son plan d’action. Il a aussi fourni des conseils techniques et un soutien au mentorat à la DAP en matière de gouvernance organisationnelle, de planification stratégique, de formation des cadres intermédiaires et supérieurs, d’analyse de l’effectif et d’élaboration d’une stratégie pluriannuelle de recrutement.
Pendant la réunion du Comité de direction du 3 octobre 2018, la commissaire Anne Kelly leur a remis la Médaille canadienne du maintien de la paix (MCMP). Cette médaille souligne la contribution unique des Casques bleus canadiens en faveur de la paix depuis 1947. Elle s’inspire du prestigieux prix Nobel de la paix, qui a été décerné à tous les Casques bleus des Nations Unies en 1988 pour souligner leurs efforts concertés au nom de la paix.
Même si elle a pu travailler dans ces domaines pendant son séjour en Haïti, Caroline Turcotte dit qu'il « est essentiel de poursuivre les efforts en vue de respecter les règles minima pour le traitement des détenus (Règles Mandela). Cela permettra d’améliorer les conditions de détention et les conditions de travail au sein du système correctionnel haïtien. »
Même s’ils ont pu apporter leur concours et offrir leur expérience et leur expertise dans le cadre de la mission, les deux lauréats estiment qu’ils ont reçu plus que ce qu’ils ont donné. Selon Troy Akerley, c’était un privilège et un honneur de participer à la mission et d’y représenter le SCC. « J’espère seulement que mon travail aux côtés de mes homologues de la Direction de l’administration pénitentiaire a permis de faire progresser la planification stratégique et la gouvernance. »
La commissaire a fièrement remercié Caroline Turcotte et Troy Akerly de leurs contributions à la MINUSTAH. Elle a aussi souligné une fois de plus que le SCC croit fermement à l’amélioration des pratiques correctionnelles internationales au moyen de la communication réciproque de renseignements et de la mise à profit de l’expertise.