L’ancien délinquant Bill Sands, avec l’appui du révérend James Post, a fondé, en 1963, ce qu’on appelle maintenant la Société de la septième étape, à la prison d’État du Kansas. Leur objectif était de réduire le taux de récidive parmi les « incorrigibles » au sein de la population carcérale – aussi appelés les détenus les plus coriaces et les plus endurcis.
Le premier groupe du chapitre canadien du programme de la septième étape a été créé dans un établissement correctionnel provincial de la Colombie-Britannique en 1967. L’année suivante, le tout premier chapitre a été ouvert dans un établissement fédéral à l’ancien Pénitencier de la Colombie- Britannique situé à New Westminster (fermé en 1980). L’organisation a été constituée en personne morale au Canada en 1969 et mène actuellement ses activités dans six provinces, dont :
- Terre-Neuve-et-Labrador;
- l’Île-du-Prince-Édouard;
- la Nouvelle-Écosse;
- l’Ontario;
- l’Alberta; et
- la Colombie-Britannique.
Le programme de la septième étape a été adapté à partir du programme en 12 étapes des Alcooliques anonymes, également un programme d’entraide axé sur le soutien par les pairs, et il a été réduit à seulement sept étapes. Les premières lettres des sept étapes permettent d’épeler l’acronyme « FREEDOM » (LIBERTÉ). Lorsqu’elles sont mises en œuvre, ces étapes aident les délinquants à changer leur état d’esprit – sortir de prison et ne pas y revenir.
Le programme de base de la septième étape est fondé sur la conviction que la liberté peut être atteinte et maintenue en respectant et en appliquant les sept concepts de base de l’entraide. Le soutien par les pairs est au cœur de tout ce que fait la Société de la septième étape, et les anciens délinquants jouent un rôle essentiel en donnant l’exemple aux nouveaux membres et en les motivant à changer leur façon de penser, en vue d’assurer le succès de leur participation au programme.
Les groupes d’entraide de base de la septième étape sont conçus pour les délinquants actuels et les anciens délinquants, qui ont eu de nombreuses condamnations, qui sont respectés et qui ont de la crédibilité parmi leurs pairs. Les groupes peuvent également inclure, à titre de soutiens, des bénévoles communautaires qui ne sont pas des délinquants. Les réunions du groupe de base dans un établissement peuvent avoir lieu toutes les semaines ou toutes les deux semaines, et les membres y assistent de manière volontaire. Habituellement, les réunions durent deux heures au cours desquelles on met l’accent sur le changement comportemental au moyen :
- d’une pensée réaliste;
- d’une attitude mentale positive;
- d’un sentiment d’utilité; et
- d’une évaluation honnête de ses forces et de ses faiblesses.
À l’heure actuelle, il n’existe de groupes actifs qu’aux établissements de Drumheller et de Bowden, et auparavant, le programme de la septième étape était également offert aux établissements de William Head et de Matsqui, ainsi qu’au Pénitencier de Dorchester. Le programme de base dans la collectivité, appelé « Street Groups » (groupes de soutien dans la rue), est demeuré actif virtuellement pendant la pandémie.
De plus, la Société de la septième étape a récemment mis au point le programme « Taking Responsibility » (accepter la responsabilité), qui dure sept semaines et est composé de sept séances offertes par des animateurs formés de la septième étape. Ce programme, par opposition au programme d’entraide de base, est ouvert à tous les délinquants, peu importe la nature de leurs infractions. Même si ce programme a été conçu pour être mis en œuvre en groupe, il a été adapté pendant la pandémie de COVID 19. Le groupe des bénévoles des services correctionnels de l’Université Queen’s (QCSV), un club dirigé par des étudiants de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, a déjà reçu une formation d’animateur pour le programme.
La Société de la septième étape a également créé un programme pour former les délinquants afin qu’ils deviennent des travailleurs de soutien par les pairs. La Société de la septième étape prévoit mettre en œuvre ce programme, qui a fait l’objet d’un projet pilote pendant la pandémie, à l’échelle nationale pour soutenir les délinquants partout au Canada. Il est ouvert aux délinquants actuellement incarcérés ainsi qu’à ceux qui se trouvent dans la collectivité. Des données probantes montrent que les pairs formés ont une meilleure compréhension des problèmes auxquels sont confrontés les délinquants et maintiennent la crédibilité qui manque au personnel et aux bénévoles. Ces expériences partagées donnent une valeur accrue aux solutions et aux points de vue offerts par les pairs, comme en témoigne le Service de prévention avec l’aide de pairs (POPS), une initiative lancée par le personnel de l’Établissement de Stony Mountain qui est en cours depuis 2008. Des données probantes tirées du St. Giles Trust, au Royaume-Uni, montrent également que les programmes de soutien par les pairs sont souples et peuvent être adaptés aux différentes communautés. En outre, et chaque livre sterling investie dans les services guidés par cette approche permet d’en économiser environ 8,50.
La Société de la septième étape du Canada espère élargir son programme d’entraide à un plus grand nombre d’établissements du SCC et offrir des options aux délinquants qui se trouvent dans les l’unité d’intervention structurée (UIS). À la fin de novembre 2021, George Myette, Peter Brown et d’autres membres de la Société de la septième étape ont visité l’UIS de l’Établissement de Millhaven et ont rencontré le personnel. Les comités consultatifs de citoyens (CCC) du SCC diffusent également le message. Un membre du CCC de Millhaven rencontrera le comité des détenus de l’Établissement de Millhaven afin de communiquer des renseignements et de susciter l’intérêt pour les programmes de la septième étape.
Le SCC a en haute estime les nombreux groupes et organismes qui l’aident à remplir son mandat. Ensemble, nous avons tous un rôle important à jouer, qu’il s’agisse de soutenir :
- les détenus;
- les détenus en liberté conditionnelle;
- les victimes;
- les familles;
- les personnes; ou
- les collectivités.
Le SCC apprécie ce partenariat avec la Société de la septième étape du Canada et se réjouit à l’idée de voir ses programmes croître et prospérer. Les efforts et le dévouement du personnel et des bénévoles de la Société de la septième étape sont également grandement appréciés.
Toute personne intéressée à faire du bénévolat pour la Société de la septième étape est encouragée à communiquer avec la Société de la septième étape.