Il est difficile pour Dalila Boukhaloua de faire un choix parmi les enseignements essentiels que l’Aîné Dan Ross lui a appris au cours de leur relation de travail ici au SCC. Après tout, depuis qu’ils ont fait connaissance il y a neuf ans, il a eu une influence considérable sur elle, tant sur le plan personnel que professionnel. Mais si elle devait n’en choisir qu’un, elle choisirait celui-ci :
Nous avons tous un passé, mais nous ne pouvons pas le laisser nous définir. On parvient à changer une étape à la fois, un jour à la fois.
Dalila pourrait parler longuement de l’homme qu’elle appelle le grand-père qu’elle n’a jamais eu. De sa gentillesse, de sa délicatesse, de son esprit, de sa chaleur. Des qualités qui en ont fait un important mentor dans la vie et la carrière de Dalila, et une partie intégrante de la famille du SCC. L’Aîné Dan travaille avec des délinquants de la région de l’Ontario depuis 13 ans déjà, ce qui fait de lui l’Aîné qui compte le plus d’ancienneté dans la région.
Dalila et lui se sont rencontrés au Bureau de libération conditionnelle d’Ottawa, lorsqu’on a demandé à Dalila de s’occuper uniquement de cas d’Autochtones. Sa passion pour le travail auprès des délinquants autochtones faisait d’elle la personne idéale, mais elle croyait tout de même avoir besoin d’être guidée dans son nouveau rôle. C’est là qu’est entré en scène l’Aîné Dan.
« Je me rappelle que la première fois que je l’ai vu, il était tiré à quatre épingles. Il portait une belle veste colorée en peau d’orignal, décorée d’éperons de dindon sauvage. J’ai senti son magnétisme. Je me suis sentie captivée par son esprit et son énergie. Du point de vue de la personnalité, nous nous sommes immédiatement entendus, et ma perception de l’expérience autochtone au Canada correspondait à la sienne. »
Depuis ce temps, l’Aîné Dan et Dalila travaillent auprès des délinquants dont cette dernière a la charge. Ils effectuent des visites à domicile, en plus de communiquer avec les organisations autochtones locales à la recherche de services pour leurs délinquants. Pendant ce temps, Dalila apprend beaucoup de l’homme qui, dit-elle, montre un enthousiasme infini pour le travail qu’il accomplit.
« Il possède de tels trésors d’expérience, autant sur le plan professionnel que personnel. Il m’a beaucoup appris sur le Canada, et j’ai continué à tomber amoureuse de la culture autochtone grâce à lui. »
L’approche que l’Aîné Dan adopte dans son travail auprès des délinquants avec lesquels il travaille est un aspect que Dalila apprécie particulièrement. Elle raconte des anecdotes à propos de certains des hommes avec lesquels il a travaillé, et de l’influence qu’il a eue sur eux. L’Aîné Dan est quelqu’un à qui ils peuvent faire confiance, quelqu’un qui se préoccupe vraiment de leur sort, et quelqu’un qui les responsabilise. Ce qui, dit Dalila, témoigne de la qualité de son travail.
« Dan préconise une approche individuelle avec les délinquants. Tous ceux avec lesquels je l’ai vu travailler le voient vraiment comme un grand-père, un mentor, et quelqu’un qui va les aider. Il a une véritable passion pour ce qu’il fait, et ils peuvent le voir. Il a fait partie intégrante de bon nombre de leurs cheminements vers la réhabilitation et la réinsertion sociale. »
Dalila et l’Aîné Dan ont travaillé ensemble au Bureau de libération conditionnelle d’Ottawa pendant deux ans. Lorsque Dalila a été transférée à l’Établissement de Collins Bay à Kingston comme agente de libération conditionnelle, elle a demandé à Dan de la suivre et d’y travailler auprès des délinquants. N’hésitant pas une seconde, l’Aîné Dan a fait la navette toutes les semaines entre Ottawa et Kingston. Même s’il aurait pu prendre sa retraite il y a des années, il ne l’a toujours pas fait. Dalila croit que cela n’a rien de surprenant.
« Cela montre son engagement. Il continue de travailler parce qu’il adore ce qu’il fait et qu’il souhaite aider son peuple. Le voir à son âge continuer d’être aussi passionné par la vie en général et par son peuple, sa culture et le fait d’aider les autres représente un cadeau inestimable pour nous tous. »
« Le fait d’avoir travaillé avec Dan constitue l’un des moments forts de ma carrière. Je veux qu’il soit reconnu pour le travail qu’il accomplit. Son dévouement, son engagement et sa passion sont remarquables. Et je crois que toute personne qui aurait la chance de s’asseoir avec lui ne serait-ce que cinq minutes se sentirait inspirée également. »
Dalila travaille toujours comme agente de libération conditionnelle, mais elle est actuellement en affectation intérimaire à la Division des opérations dans la collectivité et de la gestion des peines de l’AC. Elle demeure en contact régulier avec l’Aîné Dan.