Au sein du Service correctionnel du Canada (SCC), des milliers de Canadiens consacrent temps, énergie et passion pour aider les délinquants à devenir des citoyens respectueux des lois. Leur travail dans les établissements du SCC et dans la collectivité est l’un des nombreux soutiens qui aident les délinquants à se réhabiliter et à passer en toute sécurité de l’incarcération à la réinsertion sociale.
« Les bénévoles constituent une source extérieure de soutien et aident les détenus à comprendre ce qui se passe dans la société », a déclaré Shelby Nerbas, agente intérimaire des programmes sociaux à l’Établissement Mountain à Agassiz, en Colombie-Britannique. « Ils parlent de l’actualité, afin que les délinquants puissent se tenir au courant, ce qui est vraiment important, car c’est un choc pour eux quand ils sortent. Les choses changent si vite. »
Dans l’ensemble du Canada, des bénévoles passent du temps avec divers groupes de détenus dans les établissements correctionnels de leur collectivité. Les bénévoles offrent une aide à l’alphabétisation aux délinquants qui souhaitent améliorer leurs compétences en lecture, en écriture et en calcul. La plupart des établissements tiennent des réunions des Alcooliques Anonymes (AA), animées sur place par un bénévole. De plus, des membres de diverses organisations confessionnelles se portent volontaires pour emmener des délinquants à sécurité minimale aux services religieux dans la collectivité.
« Les bénévoles sont l’une des ressources les plus importantes au sein du SCC. Ils jouent un rôle crucial », a déclaré Pennie Young, coordonnatrice des bénévoles au Pénitencier de la Saskatchewan, à Prince Albert, qui compte 300 bénévoles.
Pendant la pandémie, le SCC a dû limiter les visites du public afin de protéger la santé et la sécurité du personnel et des délinquants. Par conséquent, certaines activités de bénévolat en personne dans les établissements ou dans la collectivité ont été suspendues. Cependant, les bénévoles du SCC, le personnel et les partenaires dans la collectivité ont trouvé des moyens novateurs pour rester en contact avec les délinquants virtuellement, grâce au téléphone ou à de la correspondance.
Dans la région du Pacifique, le comité des AA en milieu correctionnel dirigé par des bénévoles de la vallée du Haut-Fraser a collaboré avec le personnel de l’Établissement de la vallée du Fraser et de l’Établissement Mountain afin de coordonner les activités des AA grâce à un nouveau programme de correspondance. Les détenus ont donc pu continuer à recevoir de l’aide pour composer avec l’alcoolisme et la toxicomanie. Ce programme vise à mettre les membres des AA en établissement en contact avec les membres des AA dans la collectivité. Pour ces derniers, il s’agit d’une occasion valorisante d’apporter sa contribution, même à distance.
Au début de 2020, le District de Montréal métropolitain a mis en place un programme d’appui téléphonique unique géré par des bénévoles pour ses détenus en liberté conditionnelle. Le projet a été d’abord mis sur pied pour les délinquants qui étaient isolés en raison de la COVID-19, qui étaient anxieux ou qui avaient été ciblés par leur équipe de gestion de cas. À mesure que le succès de l’initiative s’est fait connaître, le District principal de l’Ontario et du Nunavut l’a adapté, créant un nouveau programme de mentorat par des bénévoles.
En février 2021, l’Établissement de Millhaven a mis le programme en œuvre dans son unité d’intervention structurée (UIS). Les employés de l’Établissement de Millhaven ont établi un horaire en soirée et la fin de semaine indiquant quand les délinquants pouvaient communiquer avec des bénévoles à partir d’une salle semi-privée équipée d’un téléphone. Ainsi, les détenus de l’UIS ont l’occasion de prendre part à un échange humain gratifiant avec un bénévole faisant partie du groupe des bénévoles des services correctionnels de l’Université Queen’s, lequel est dirigé par des étudiants. Le programme continue de susciter de l’intérêt de la part d’autres établissements et de s’étendre partout au pays.
Kyra McGovern, coprésidente des bénévoles des services correctionnels de l’Université Queen’s, nous a parlé de ce qu’elle aimait le plus dans son rôle de bénévole du SCC : « J’ai appris que faire du bénévolat, c’est quelque chose qu’on fait pour les autres. Je pourrais passer la journée à parler des bienfaits que le bénévolat m’a apportés, mais il est plus important de se concentrer sur ce qu’il apporte aux délinquants. Participer aux programmes de bénévolat, c’est encourager les délinquants à croire qu’ils sont capables de changer. Ça leur donne l’occasion d’améliorer leur sociabilité en interagissant avec des membres de la collectivité. »
Un soir par mois, Len Bachiu, bénévole, ainsi que huit autres hommes avaient l’habitude de conduire pendant une heure et demie de Saskatoon à Prince Albert pour rendre visite, pendant deux heures, aux détenus avec lesquels ils étaient jumelés. « Ça fait longtemps que nous n’avons pas pu y aller. Ça me manque de passer du temps avec lui [un détenu], affirme Len. J’ai hâte de pouvoir discuter avec lui au pénitencier. »
Entre 75 et 80 bénévoles du Pénitencier de la Saskatchewan, comme Len, font partie du programme de visites en personne. Certains ont rencontré un délinquant et appris à le connaître pendant plusieurs années, et chacun considère l’autre comme un ami. En raison de la COVID-19, les bénévoles ont dû trouver d’autres moyens de rester en contact. Ils leur parlent souvent au téléphone.
« Beaucoup de ces bénévoles écrivent une lettre et envoient un timbre pour que le détenu puisse y répondre. De cette façon, ils peuvent continuer d’échanger. Beaucoup de délinquants n’ont pas d’argent, donc ils n’ont pas les moyens d’acheter des timbres pour écrire à d’autres personnes », a déclaré Pennie. « Cela leur permet de rester en contact avec leur interlocuteur du programme de visites en personne, et on peut voir à quel point il est important pour eux que le bénévole leur parle encore. »
Pour de nombreux détenus, le fait qu’un citoyen de la collectivité leur parle et les encourage les a aidés à changer leur vie. Pennie a expliqué que de nombreux bénévoles du Pénitencier de la Saskatchewan ont des entreprises et prennent en charge certains des détenus pour leur enseigner des compétences améliorant leur employabilité, par exemple dans le domaine de la construction et de la rénovation.
« C’est très gratifiant de voir la façon dont les gars peuvent réussir quand ils sortent d’ici », a déclaré Pennie qui, pendant ses 12 années comme coordonnatrice des bénévoles et ses 22 années de participation au programme de visites en personne, a vu de nombreux délinquants devenir des membres actifs de la société. Et les bénévoles? « Ils adorent ça, du simple fait de savoir qu’ils contribuent à transformer une vie… et qu’ils font une différence en étant quelqu’un à qui parler. »
Le SCC accorde de l’importance à son partenariat avec les bénévoles qui mobilisent des personnes et des ressources pour réaliser ses principales priorités, telles que la réinsertion sociale en toute sécurité. Vous aimeriez vous joindre aux milliers de bénévoles qui changent les choses, qui appuient les délinquants et qui contribuent à la sécurité des collectivités partout au Canada? Veuillez consulter notre page sur le bénévolat sur le site Web du SCC.