Selon la partie 7 de la Loi sur les langues officielles (LLO), les ministères et organismes du gouvernement du Canada sont tenus de prendre des mesures positives pour favoriser l’épanouissement des minorités anglophones et francophones au Canada et d’appuyer leur développement. Habituellement, les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) sont les Anglophones au Québec, et les Francophones dans le reste du Canada.
En Alberta, Mike Butler, directeur adjoint des Services de gestion à l’Établissement de Bowden, savait que le SCC devait prendre des mesures pour soutenir les communautés de langue en situation minoritaire et respecter les exigences en vertu de la LLO. Après avoir discuté avec une école bilingue locale, à Lacombe, en Alberta, il s’est rendu compte que la collaboration avec la communauté francophone près de Bowden pourrait aussi être bénéfique pour les délinquants.
En septembre 2017, M. Butler a communiqué avec l’École James S. McCormick, une école bilingue locale, afin d’indiquer aux administrateurs que le SCC voulait s’associer à elle à l’appui de la communauté francophone en situation minoritaire de l’Alberta.
Lorsqu’il a appris que l’école prévoyait construire une salle de classe à l’extérieur, il a communiqué avec John McKill, directeur des Opérations de CORCAN. Ils ont réalisé que le projet correspondait parfaitement à l’Initiative d’emploi pour les délinquants autochtones de l’Établissement de Drumheller, un programme de formation professionnelle récemment mis en œuvre, ainsi qu’au programme de placement à l’extérieur de l’Établissement de Bowden. Ils ont déterminé que les délinquants de l’Établissement de Drumheller pourraient construire l’unité qui serait installée par les délinquants de l’Établissement de Bowden.
Les administrateurs de l’école et M. Butler ont convenu de construire une salle de jeu qui ressemblerait à un chalet à l’école, espérant ainsi que cette salle deviendrait un lieu d’apprentissage spécial pour les enfants.
« Notre partenariat cherche à transformer notre espace vert en salle de classe à l’extérieur, a expliqué la directrice de l’École James S. McCormick, Tracy Duckett. En raison de cette occasion exceptionnelle, à la rentrée à l’automne, le personnel et les élèves auront l’occasion d’assister à des leçons à l’extérieur. »
Selon M. Butler, de tels partenariats aident le SCC à respecter les exigences établies par la LLO, en plus d’être bénéfiques pour les délinquants et les établissements, parce qu’ils proposent des projets aux délinquants, leur permettant d’acquérir des compétences et de soutenir leur réinsertion.
« Toutes les fois que nous aidons la collectivité et assurons la participation de détenus, nous les aidons à se préparer à vivre dans la collectivité, a-t-il ajouté. Ils sont fiers de construire quelque chose et de faire un don. En outre, ces activités aident les gens à voir l’Établissement de Bowden autrement, pas seulement comme une prison. Ils viennent à comprendre que des initiatives positives se déroulent au sein de l’établissement, et que les détenus apprennent. »
Les délinquants qui participent au programme de placement à l’extérieur indiquent qu’ils aiment redonner à la collectivité, et qu’ils acquièrent un sentiment de fierté et de réalisation lorsqu’ils prennent part à de tels projets. Ils mentionnent que la rétroaction positive des membres de la collectivité et des organismes les motive. Dans l’ensemble, les participants déclarent que cette initiative leur donne une véritable perspective du monde du travail.
Parmi les délinquants qui participent au projet de l’École James S. McCormick, il y a des participants au programme de construction de CORCAN, un organisme de service spécial au sein du SCC qui propose des emplois, de la formation et des compétences relatives à l’employabilité aux délinquants, afin de soutenir leur réinsertion dans la collectivité en leur permettant d’acquérir les compétences requises pour obtenir un emploi au moment de leur libération. Le travail en construction fait partie des besoins déterminés sur le marché du travail en croissance au Canada, et les délinquants qui participent au programme de CORCAN obtiennent une formation en cours d’emploi et des certificats de formation professionnelle reconnus par l’industrie.
Outre les délinquants qui ont participé à la construction de la salle de jeu, d’autres délinquants y ont pris part dans le cadre du programme de placement à l’extérieur de l’Établissement de Bowden et étaient présents sur les lieux, sous surveillance, pour veiller à ce que le tout soit installé correctement. Dans le cadre du programme de placement à l’extérieur, les délinquants acquièrent une formation pratique, en plus d’avoir un accès structuré et surveillé à la collectivité, ce qui appuie leur réinsertion graduelle. Il s’agit de possibilités qui diminueront la probabilité qu’ils récidivent lors de leur libération.
En plus du projet conjoint des établissements de Bowden et de Drumheller à l’École James S. McCormick, le SCC propose d’autres initiatives différentes à l’échelle du pays, afin de respecter les exigences de la LLO.
Dans le cadre du partenariat de l’organisme avec l’Université de Moncton, le programme de mineure en criminologie offert en français dans la région de l’Atlantique fait partie de telles initiatives. Ce programme permet aux étudiants de prendre part à des cours de criminologie en français, en plus de permettre aux employés du SCC de faire part de leur expertise sur le terrain.
Dans la région du Pacifique, les détenus ayant une permission de sortir avec escorte ont pu prêter assistance dans le cadre d’activités de festival dans les CLOSM. En outre, les délinquants ont pu tirer profit d’occasions de parler leur langue maternelle et de prendre part à des activités associées à leur culture.
Le SCC est résolu à assumer ses responsabilités en vertu de la LLO, en soutenant les communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada, ce qui est avantageux autant pour l’organisme que pour les délinquants.
« Les délinquants ont ainsi le sentiment qu’ils redonnent à la collectivité en aidant. Ils peuvent observer que leurs gestes positifs changent les choses, a déclaré Tracy Farmer, directrice de l’Établissement de Bowden. Ils ont une meilleure estime de soi lorsqu’ils contribuent à la collectivité. »