Meachel Chad, qui travaille à l’Établissement de la vallée du Fraser pour femmes, est à l’emploi du SCC depuis 2002. Elle a commencé à faire du bénévolat pour la garde d’honneur en novembre 2008. En janvier 2009, elle est devenue chef de brigade à son établissement. Elle a récemment pris le commandement de la garde d’honneur de la région du Pacifique du SCC; elle est la première femme à occuper ce poste au SCC. L’entrevue qui suit relate son parcours.
Pourquoi est-ce important pour vous de participer à la garde d’honneur?
MC : Je suis très fière du SCC, mais je crois que notre excellent travail est rarement reconnu à sa juste valeur. La garde d’honneur incarne les meilleurs aspects de notre personnel. Nous représentons la fierté, l’honneur, l’intégrité et le service envers le pays. Nous sommes un membre important du milieu de l’application de la loi, et notre travail est extrêmement important. Rien n’arrive à la cheville de la fraternité qui unit les premiers intervenants et premières intervenantes. C’est ce que je veux susciter au sein du SCC : un grand sentiment de fierté.
Qu’espérez-vous réaliser à titre de commandante régionale?
MC : Il est facile, pour les membres du personnel, de se laisser gagner par les impressions négatives véhiculées dans les médias, car les histoires de réussite font rarement les manchettes. Mais je ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire partie de la garde d’honneur pour profiter de la publicité positive que nous fournissons au SCC. J’espère seulement faire en sorte que davantage de gens soient fiers du travail qu’ils font pour le Service et qu’ils témoignent haut et fort de leur fierté.
Je pense aussi que nous jouons un rôle important au sein de la collectivité des organismes d’application de la loi, tant au pays que sur la scène internationale. J’entends bien maintenir les relations que nous entretenons avec les autres organismes et manifester davantage notre soutien à l’endroit de nos partenaires locaux, nationaux et étrangers. Je souhaite que tous ceux qui œuvrent pour le SCC profitent de ces expériences et qu’ils sachent que le Service et son personnel sont importants et appréciés.
Quelle incidence votre participation à la garde d’honneur a-t-elle sur votre vie personnelle et familiale?
MC : La majorité des activités de la garde d’honneur sont de nature bénévole. Nous fournissons nous-mêmes nos moyens de transport et nos repas, nous donnons notre temps et nous assumons nous-mêmes toutes nos dépenses. Certaines personnes font du bénévolat auprès de leur groupe religieux ou d’une association communautaire; moi, je me porte bénévole pour représenter mes pairs. J’en tire un sentiment constant de fierté qui, je crois, apporte beaucoup à ma vie.
Ma famille a assisté à certains événements auxquels j’ai participé à l’échelle locale. En fait, mes enfants sont l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai joint les rangs de la garde d’honneur. Tous mes enfants ont fait partie des cadets de l’armée pendant leur jeunesse. Les voir marcher au pas dans leur uniforme m’a grandement inspirée.
Quelles sont vos impressions sur le fait que vous êtes la première femme à occuper le poste de commandant d’une garde d’honneur régionale
MC : Je suis très fière d’être la première commandante régionale. Cela m’inquiétait au début, car je n’ai pas la formation militaire qui fournit une assise solide à tout commandant. Mais la garde d’honneur de la région du Pacifique est un groupe incroyablement uni dont les membres me donnent tout le soutien et toute la force dont j’ai besoin pour faire ce travail.
Le sergent-major Adam Webber a l’expérience paramilitaire nécessaire pour fournir l’orientation nécessaire, tandis que j’apporte une perspective différente sur la façon dont les choses peuvent fonctionner. La garde d’honneur est un groupe paramilitaire, ce qui peut parfois être très intimidant, car les gens croient qu’ils n’ont pas leur place dans un tel groupe s’ils n’ont pas de formation militaire. J’aimerais que les gens sachent que la garde d’honneur est un groupe très inclusif et ouvert à tous. Todd Yolland et Steve Marshall se moquent encore de la façon dont je marchais au pas à mes débuts au sein de la garde d’honneur (à l’époque, Todd Yolland était commandant, et Steve Marshall, sergent-major). Nous ne cherchons pas un seul type de personnes; chacun apporte quelque chose de particulier.
C’est un grand honneur pour moi d’être la première commandante régionale. Le statut de ce poste est très public, il est donc très important pour moi de bien représenter le SCC et mes pairs. Évidemment, s’il m’arrive de faire une erreur, je crains toujours qu’on pointe du doigt le fait que je suis une femme occupant un poste principalement réservé aux hommes, mais les routines et les politiques sont des choses qui peuvent être apprises, contrairement à la fierté et à l’intégrité. Et c’est là que je me distingue. Je suis immensément fière de ce que nous faisons pour le SCC et pour les Canadiens. Quand nous voyageons à l’étranger, nous ne sommes pas perçus comme des agents correctionnels, mais comme des Canadiens. Nous représentons le Canada, et je représente le Canada aussi.
Nous vous remercions, Madame Chad, d’avoir pris le temps de discuter avec Entre Nous Express. Nous vous félicitons d’avoir accepté de relever ce fantastique défi. Votre leadership est fort apprécié, en plus de constituer un grand tournant pour les femmes au sein du SCC et de la garde d’honneur.