Nous avons coutume de dire au Service correctionnel du Canada (SCC) que nous ne pourrions pas arriver à faire notre travail auprès des délinquants sans la précieuse aide de nos bénévoles. Le capitaine Ed Dean, qui donne de son temps depuis plusieurs années au Pavillon de ressourcement Okimaw Ohci, à Maple Creek en Saskatchewan, est un excellent exemple de l’impact que les bénévoles peuvent avoir sur les délinquants.
« Mon rôle est d’aider les résidentes à apprendre de leurs erreurs et à guérir », affirme le capitaine Ed. « J’apprends d’elles et elles apprennent de moi, c’est un beau partage. »
Bénévole au SCC depuis plus de dix ans, le capitaine Ed aide les délinquantes de différentes façons : en faisant le transport de celles qui doivent être escortées pour des motifs non reliés à la sécurité, en les aidant à suivre des programmes et à participer à des travaux communautaires, en assistant aux cérémonies organisées au pavillon, en leur prêtant une oreille attentive et bienveillante, sans jugement (l’incarcération a des effets psychologiques, physiques et spirituels sur la vie des femmes).
« Les femmes sont séparées de leur famille et plusieurs ont perdu leurs repères culturels », explique-t-il. « Heureusement, elles séjournent dans un endroit magnifique qui les aide à renouer avec leur culture et avec la collectivité où elles retourneront. »
Pour le capitaine Ed, c’est la clé. Le fait d’établir et de maintenir des liens avec la collectivité crée un environnement de vie sain et positif pour les femmes. Certaines peuvent participer aux repas communautaires organisés à chaque semaine, en aidant à les préparer et en les partageant par la suite. Elles font aussi des travaux communautaires qui contribuent au bien-être de la collectivité et de ses habitants.
« Chaque personne de cette collectivité est importante », affirme le capitaine Ed. « Cela comprend les résidentes du pavillon Okimaw Ohci. Oui, elles ont commis des crimes, mais se sont quand même des personnes, nous ne devons pas l’oublier. Notre travail est de veiller à ce qu’elles sentent qu’elles peuvent toujours faire partie de notre collectivité, et qu’elles sont bienvenues et appréciées. »
Le capitaine Ed comprend que pour de nombreuses personnes, les crimes doivent être punis et la guérison ne doit pas faire partie du processus. Mais il est plutôt d’avis, après avoir passé dix ans à faire du bénévolat en milieu correctionnel, qu’il existe une seule façon d’y arriver.
« Nous savons que la plupart des délinquantes vont retourner dans la collectivité », explique-t-il. « Je préfère qu’elle le fassent après avoir appris sur elles-mêmes et qu’elles aient le soutien et les ressources nécessaires pour être de bonnes personnes dans la collectivité. Si je peux les aider en ce sens, ne serait-ce qu’un peu, alors je suis heureux! »
Le capitaine Ed a aidé, et plus qu’« un peu », tout le temps où il a été au SCC et c’est pourquoi on lui a décerné le Prix Taylor 2017, remis chaque année à un bénévole qui s’est distingué par son dévouement exceptionnel envers le SCC. Le capitaine Ed recevra officiellement ce prix le 29 septembre lors d’une cérémonie organisée au Pavillon de ressourcement Okimaw Ohci. Il en est très honoré.
« Cette marque de reconnaissance est un immense honneur pour moi », avoue-t-il. « Je n’ai jamais fait de bénévolat pour recevoir un prix – je veux simplement aider des personnes – mais je suis ravi de constater que le SCC est satisfait de mon travail! »
Le capitaine Ed encourage tous ceux que le bénévolat au SCC intéresse à donner leur nom. Vous aiderez à changer les choses, avance‑t-il, et vous ne le regretterez pas.