Au cours des dix prochaines années, on prévoit une hausse importante de la demande de travailleurs dans plusieurs secteurs de la Colombie-Britannique, comme les industries forestière, de la coupe, minière, pétrolière et du gaz naturel liquéfié (GNL). À elle seule, l’industrie du GNL devrait avoir 100 000 postes à combler en Colombie‑Britannique au cours de la prochaine décennie.
L’an dernier, au vu de la demande, le Bureau de libération conditionnelle de Prince George du Service correctionnel du Canada (SCC) a collaboré avec le College of New Caledonia (CNC), qui a offert des programmes de formation gratuitement aux délinquants en libération conditionnelle, à la rédaction d’une proposition visant un programme de réinsertion sociale et de formation dans l’industrie primaire de onze semaines, destiné exclusivement aux délinquants du SCC. Ce programme d’une valeur de 480 000 $ a été financé par le ministère de l’Emploi, du Tourisme et du Développement des compétences de la Colombie-Britannique. L’idée à la base de la formation était de former quelque 48 diplômés sur deux ans, afin de répondre à la demande croissante de travailleurs qualifiés dans le secteur de l’exploitation des ressources naturelles.
La proposition a reçu l’appui du Bureau de libération conditionnelle de Prince George, du projet De l’emploi à l’autonomisation et de Mike Hanly, directeur des Services correctionnels communautaires. Le projet De l’emploi à l’autonomisation a consacré des ressources importantes à ce programme de formation. Ainsi, la gestionnaire Lisa Bayne a assisté à des réunions, fait des exposés et créé des documents qui ont permis de faire connaître le programme dans l’ensemble de la région. La championne Bobbi Sandhu a veillé à ce que tous les directeurs d’établissement et membres de la haute direction appuient le projet à chaque étape.
Le financement a été approuvé à l’automne 2015, et on a dressé une liste de candidats; 16 des 27 délinquants ayant présenté une demande ont été retenus. Le Bureau de libération conditionnelle de Prince George a accompli un travail extraordinaire pour ce qui est des formalités administratives et de l’évaluation des candidats, garantissant ainsi la présence d’un maximum de participants à la formation. Il s’est réellement surpassé pour assurer la réussite du programme.
Le programme aborde des sujets comme la gestion de soi, les aptitudes à la vie quotidienne, les compétences de base en informatique et la préparation à la carrière, en plus d’offrir 20 cours de formation, dont le secourisme, la protection contre les chutes, le travail en espaces clos, la sécurité pétrolière, H2S Alive, la suppression des incendies S100 et le transport de marchandises dangereuses.
Le programme à temps plein était exigeant et, même si quatre participants ne se sont pas rendus au bout, nous sommes heureux d’annoncer que 12 délinquants et délinquantes sous responsabilité fédérale et un délinquant sous responsabilité provinciale ont obtenu leur diplôme le 20 avril 2016. Tous les diplômés sont maintenant en excellente position pour trouver un emploi valable dans la collectivité.
La remise des diplômes s’est déroulée dans le cadre d’une cérémonie officielle au cours de laquelle des représentants du SCC, de l’Industry Training Authority et du collège ont prononcé des discours.
Steve Chase, du collège, a bien résumé le tout en disant : « Les participants ont dû effectuer une très grande transition, mais ils ont saisi l’occasion. C’est une preuve de leur caractère et de leur résilience. Ils sont authentiques, vrais, orientés vers un but et proactifs. Cela a été un privilège de travailler avec eux. »
L’Industry Training Authority est l’autorité contractante responsable du financement et, de ce fait, a pu offrir un soutien supplémentaire dans les métiers aux participants. Huit participants ont récemment passé des examens en vue de poursuivre leurs études dans le cadre du programme Foundation Trades.
Le projet était dirigé par Sonja Arsenault, agente de libération conditionnelle, et par Stephanie Clark-Lang, responsable des agents de libération conditionnelle par intérim. Sonja indique que le collège est très satisfait des participants et est sensible à leur motivation.
MG, un diplômé bénéficiant d’une permission de sortir sans escorte (PSSE), a déjà changé ses plans afin de pouvoir habiter à Prince George après sa mise en liberté.
« Il était agréable de travailler avec les instructeurs et le matériel était stimulant. », a-t-il dit, ajoutant qu’il est d’avis que le succès qu’il a obtenu dans le cadre du programme constitue un point de départ dans sa vie et qu’il possède maintenant les outils nécessaires pour réintégrer la collectivité en toute sécurité.
L’ALC Arsenault a dit : « MG s’est impliqué dès le premier jour. Il a participé activement au programme et était le premier arrivé tous les matins. Il a aussi utilisé sa période de PSSE pour se créer un réseau de soutien en vue de sa mise en liberté. Après ses cours, il a passé du temps au gymnase, assisté à des rencontres des AA et participé à des activités sociales. »
Un autre diplômé a trouvé un emploi grâce à sa participation au programme. De plus, une entreprise de construction locale, qui a appuyé le programme en donnant des casques de protection, envisage de mener des entrevues auprès de tous les diplômés cette semaine dans le but d’en embaucher quelques-uns.
Un certain nombre de cas dans la collectivité ont été transférés à Prince George aux fins de participation au programme. Cette augmentation de cas a été bien accueillie au Bureau de libération conditionnelle de Prince George, car celui-ci a enregistré une baisse du nombre de cas à traiter au cours des dernières années.
La prochaine cohorte de 16 participants entreprendra le programme en octobre 2016 et la dernière cohorte, en octobre 2017. Quelque 26 détenus et délinquants ont déjà présenté leur demande pour la prochaine session.
Par le truchement de ce programme, la région du Pacifique appuie la réinsertion sociale sécuritaire des délinquants tout en soutenant une économie vigoureuse.