Pour souligner la Semaine des victimes et des survivants d’actes criminels, qui se déroulera du 29 mai au 4 juin 2016, les Services aux victimes du SCC souhaiteraient mettre en lumière le travail effectué par le Centre canadien de ressources pour les victimes de crimes (CCRVC), chef de file dans le domaine de la défense des droits des victimes et des survivants d’actes criminels graves au Canada.
Récemment, le CCRVC a organisé un forum de discussion sur la sensibilisation aux répercussions sur les victimes. L’événement a été parrainé par le Programme de contributions pour l’élaboration de politiques de Sécurité publique Canada. Les discussions ont porté sur les conséquences néfastes des crimes, souvent ressenties longtemps après la fin de la procédure officielle de justice pénale, non seulement sur les personnes, mais sur des collectivités entières. Les conférenciers ont fait la promotion de la sensibilisation aux répercussions sur les victimes, et ce, afin de tenir les délinquants responsables de leur crime et de leur permettre de comprendre plus profondément les conséquences de leur acte criminel. On estime que ces programmes peuvent contribuer à réduire le taux de récidive, ce qui est bénéfique pour la sécurité du public en général.
Les conférenciers invités provenaient de divers milieux. Il y avait notamment Cindy Ayala, directrice du projet « Accroître l’empathie pour les victimes des délinquants et leur famille » (Enhancing Empathy for Victims and Families of Offenders), du Conseil des Églises pour la Justice et la Criminologie, la révérende Susan Gilger, aumônière à l’unité à sécurité minimale de l’Établissement de Joyceville, et Rick, délinquant sous responsabilité fédérale actuellement incarcéré à l’Établissement de Joyceville. La révérende Gilger a expliqué en détail le programme et son incidence sur les délinquants.
« Nous leur demandons de s’évaluer et d’évaluer ce qu’ils ont fait. Ils doivent regarder en arrière et constater ce qui s’est passé; ils doivent examiner là où ils sont rendus maintenant, et ils doivent regarder vers l’avant. Autrement dit, ils doivent déterminer à qui ils ont causé du tort, quel a été le tort, comment le tort peut être réparé et comment ils peuvent éviter à l’avenir de causer du tort. »
Rick a vécu lui‑même ce processus. Il a été accusé de meurtre au deuxième degré en 1982 et a passé beaucoup plus de la moitié de sa vie dans le système correctionnel canadien. Rick explique que, à son arrivée en établissement, il était très centré sur lui‑même et n’éprouvait pas d’empathie ni de remords. Il ne s’occupait que de lui‑même. Ce n’est que bon nombre d’années plus tard qu’il a pu, dans un moment de lucidité, se rendre compte clairement de toutes les personnes affectées par son crime. Il s’est dès lors efforcé, afin de se faire pardonner pour son crime, de participer aux activités de médiation entre la victime et le délinquant offertes dans le cadre du programme Possibilités de justice réparatrice du SCC.
« Aujourd’hui, je suis bien conscient que mon crime a porté préjudice à quatre générations : les grands‑parents, les parents, les frères et sœurs et, aujourd’hui, les nièces et neveux de ma victime. Je suis aussi davantage conscient de la douleur et du vide que ces personnes continueront de ressentir. »
Heidi Illingworth, directrice exécutive du Centre canadien de ressources pour les victimes de crimes et animatrice du forum de discussion, a parfaitement résumé le but de l’événement : « Nous croyons que la sécurité publique peut être accrue si nous faisons en sorte que les délinquants puissent imaginer l’expérience vécue par leur victime et comprennent plus profondément les conséquences de leur acte criminel. Ce ne sont pas tous les délinquants qui peuvent y parvenir, mais certains d’entre eux seront moins enclins à blâmer les autres et pourront mieux accepter la responsabilité de leurs actes. »
Au SCC, nous commençons tout juste à faire de la sensibilisation aux répercussions sur les victimes. Plus souvent qu’autrement, c’est l’aumônier de l’établissement qui donne la formation. Le premier établissement à s’être doté d’un programme de sensibilisation aux répercussions sur les victimes était l’ancien Établissement Pittsburgh. Plus récemment, la formation a fait l’objet d’un projet pilote dans plusieurs autres établissements, notamment les unités à sécurité minimale et moyenne des établissements de Collins Bay et de Joyceville, à Kingston, l’Établissement pour femmes Grand Valley, à Kitchener, les unités à sécurité minimale et moyenne du Pénitencier de Dorchester, au Nouveau‑Brunswick, et un établissement provincial à Winnipeg. Le programme gagne néanmoins en popularité à mesure que de plus en plus d’établissements partout au Canada y participent.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter les sites Web de la SVSAC, du Centre canadien de ressources pour les victimes de crimes et des Services aux victimes du SCC.
Nous avons publié les articles suivants dans des numéros précédents d’Entre Nous. Veuillez prendre note qu’ils peuvent dater, car ils ont été publiés en 2012 et en 2014; néanmoins, nous les publions de nouveau parce qu’ils décrivent la manière dont les crimes affectent la vie des victimes.