Par : Elisabeth Noe (conseillère en comportement à l’Établissement d’Edmonton pour femmes)
Photographies de : Bobbi McCaskill
Au cours des trois dernières années, le projet de jardinage de l’Établissement d’Edmonton pour femmes (EEF) a fleuri. Ce qui a démarré comme un petit carré de légumes s’est transformé en une douzaine de bacs surélevés, une parcelle de taille moyenne, quelques serres et stations de compostage, grâce à un groupe de délinquantes qui ont le pouce vert.
En 2019, un petit jardin a été créé en milieu de vie structuré (MVS) de l’EEF. Chaque établissement pour femmes dispose d’un MVS, qui est une unité conçue pour offrir un niveau plus élevé d’intervention et d’interaction avec le personnel afin de soutenir les délinquantes qui ont des besoins en santé mentale. De plus, ces unités les aident à apprendre à être plus autonomes et à assumer plus de responsabilités personnelles. Les femmes étaient impatientes d’en savoir plus sur les plantes et de comprendre les principes de base de la création d’un jardin.
Les conseillers en comportement de l’EEF ont lancé et organisé le projet de jardinage. Après avoir assisté à des ateliers de jardinage, les femmes ont démarré avec enthousiasme des semis au début du printemps, et les ont plantés plusieurs semaines plus tard. Le jardinage les a incitées à faire preuve de patience et d’attention, et à reconnaître qu’un jardin réagit aux éléments de son environnement, tout comme les femmes qui résident en MVS.
Le jardinage a rapproché les femmes, qui ont travaillé à la planification, à la plantation et au sarclage des potagers, entre elles et avec le personnel.
« Le fait d’avoir ce jardin apporte tellement de choses. Il permet à des femmes, qui n’auraient normalement pas grand-chose en commun, d’avoir un objectif commun. Et peu importe qui elles sont, elles peuvent voir le résultat de leur travail et profiter du succès, a déclaré Jamie Thompson, intervenante de première ligne. Un jardin rend également un environnement austère un peu plus agréable pour tout le monde, y compris le personnel, les détenues et les lapins. »
L’impact durable du jardinage est important. Il s’agit d’une activité de pleine conscience efficace qui fait du bien à l’âme. Il faut d’abord préparer le sol, puis semer les graines. Les femmes nourrissent les graines et prennent soin des plantes qui se transforment en quelque chose d’étonnant. C’est une joie de voir une plante passer d’une pousse avec une ou deux petites feuilles à une plante plus grande avec un feuillage abondant.
Les jardinières attendent avec impatience l’apparition des fleurs. Une fois que c’est fait, les pollinisateurs se joignent à la fête. Puis, les femmes aperçoivent ce qu’elles attendaient : le fruit. Tout petit au début, mais au fil des jours et des semaines, le fruit grandit et se développe, doublant parfois sa taille en une nuit. Chaque jour, les femmes regardent le tout grandir. Enfin, elles récoltent l’abondance et partagent les fruits de leur jardin.
« J’étais là lorsque les détenues ont préparé leur première salade de jardin avec les légumes qu’elles avaient cultivés, a déclaré l’ancien directeur Rob Campney. Pour certaines femmes, leur jardin était la première fois qu’elles voyaient d’où venait la nourriture qu’elles mangeaient, et ça, pour moi, c’était vraiment incroyable. »
Boîtes de laitue et d’autres légumes cultivés par les résidentes de l’EEF
Les personnes ayant participé au projet de jardinage sont reconnaissantes envers Rob pour non seulement avoir encouragé et soutenu les projets de jardinage, mais aussi pour avoir fourni les ressources permettant d’étendre les jardins de l’EEF à la population carcérale générale et aux unités à sécurité minimale.
Au cours des deuxième et troisième années, le jardin a été agrandi avec des boîtes de jardinage et des serres fabriquées par les personnes participant au programme d’emploi de CORCAN. Les compétences acquises par les femmes de l’EEF augmenteront considérablement leurs possibilités de travail lorsqu’elles retourneront dans la collectivité. La création des boîtes de jardinage et des serres contribue de manière significative aux principes qui régissent les services correctionnels pour les femmes.
Une des serres fabriquées par les participants de CORCAN
« Les femmes ont appris qu’un jardin a des besoins semblables aux leurs; il a besoin d’être nourri et d’avoir de l’espace pour grandir. Les conseillers en comportement se sont emparés d’une tâche que beaucoup d’entre nous ont expérimentée dans leur vie et ont apporté un sens particulier aux femmes ayant des besoins complexes en santé mentale et des comportements problématiques, a déclaré B. Cameron, gestionnaire des stratégies d’intervention intensive. Le soutien du directeur Campney a donné aux femmes la possibilité de faire l’expérience du succès en matière d’engagement et de développement interpersonnel. »
Les jardins créés en 2019 ne sont pas les premiers à l’EEF. Dans les années 1990, un jardin de fleurs a été planté, appelé le jardin de la vision. Au fil des ans, il a été négligé, mais comme l’intérêt pour le jardinage s’est développé, l’attention s’est portée sur sa revitalisation. Jasmin, une délinquante participant au programme CORCAN, a commencé à y travailler, enlevant toutes les mauvaises herbes, retournant la terre à la main et plantant plusieurs espèces de fleurs pour le plaisir des femmes de la population générale et du personnel.
« Avoir l’occasion de cultiver le jardin et de contribuer à le transformer de quelque chose qui semblait triste et oublié en quelque chose de beau dont tout le monde peut profiter est un grand plaisir, a déclaré Jasmin. Le fait de passer devant chaque jour me fait maintenant sourire de fierté. »Le dur labeur de Jasmin n’est pas passé inaperçu. L’intérêt des femmes pour le jardinage a commencé à croître, tout comme le nombre de parterres de fleurs. Chaque maison de la population générale a des parterres à l’avant qui sont remplis de fleurs indigènes de l’Alberta, y compris des roses sauvages. Les détenues de la population générale ont également cultivé des plantes, comme la ciboulette et les tomates. Les résidentes de l’EEF ont aimé voir pousser les fleurs et les légumes qu’elles avaient plantés au printemps. Leurs efforts ont été récompensés par une récolte abondante cet automne.
Le dur labeur de Jasmin n’est pas passé inaperçu. L’intérêt des femmes pour le jardinage a commencé à croître, tout comme le nombre de parterres de fleurs. Chaque maison de la population générale a des parterres à l’avant qui sont remplis de fleurs indigènes de l’Alberta, y compris des roses sauvages. Les détenues de la population générale ont également cultivé des plantes, comme la ciboulette et les tomates. Les résidentes de l’EEF ont aimé voir pousser les fleurs et les légumes qu’elles avaient plantés au printemps. Leurs efforts ont été récompensés par une récolte abondante cet automne.
Un grand merci à la directrice adjointe Lillian Kordic et à l’équipe d’intervention de l’EEF pour le soutien qu’elles ont apporté aux femmes dans cette entreprise qui continue de croître et de s’épanouir à bien des égards.