Un combattant d’arts martiaux mixtes devenu agent correctionnel

Kultar « Black Mamba » Gill est passé de combattant professionnel d’arts martiaux mixtes de renommée internationale à agent correctionnel. Il a pris sa retraite du combat il y a quelques années et s’est servi de ses compétences pour entraîner des combattants prometteurs, jeunes et moins jeunes, à la Mamba Martial Arts Academy, à Abbotsford (Colombie‑Britannique). Il a ouvert ce centre pour offrir aux résidents locaux une installation de pointe où ils peuvent apprendre de combattants professionnels, améliorer leur condition physique et leur bien‑être, et renforcer leur confiance en eux.

Le travail par quarts de Kultar à l’Établissement de Matsqui lui permet de concilier ses responsabilités professionnelles et ses responsabilités personnelles. Son horaire, soit quatre jours de travail puis cinq jours de congé, lui permet de passer beaucoup de temps au gymnase pour entraîner des gens et les encourager à trouver leurs propres forces. Cela est particulièrement important dans ses rapports avec les jeunes en difficulté.

« Bon nombre de ces jeunes ne bénéficient d’aucune structure ni d’encadrement, et n’ont aucune discipline, alors nous leur offrons le tout », explique‑t‑il. « Certains d’entre eux viennent de milieux pauvres, tandis que d’autres veulent sortir du style de vie des gangs. Il est facile pour ces jeunes de suivre la mauvaise voie; ainsi, en les accueillant et en les entraînant gratuitement, nous leur donnons la chance de voir qu’il existe de meilleures options pour eux. »

Kultar sait que bon nombre de ces jeunes viennent à lui tout simplement parce qu’ils regardent les combats d’arts martiaux mixtes à la télévision et qu’ils veulent faire partie de ce mode de vie prestigieux. Cependant, leur surprise est grande lorsqu’ils passent les portes de son gymnase.

« Lorsqu’ils s’inscrivent, ils prennent connaissance d’un mode de vie totalement différent du leur. Ils doivent adopter de bonnes habitudes de vie et une saine alimentation, suivre un entraînement, se coucher à l’heure, éviter les drogues, faire du conditionnement physique, être disciplinés et prendre soin de leur corps. Ils doivent également respecter leurs partenaires et leurs adversaires. Il ne s’agit pas de jouer les durs ou d’épater la galerie, mais bien d’agir comme le ferait un guerrier. »

« Une fois qu’ils ont commencé l’entraînement, ils se disent : “Hé! Peut‑être que je n’ai pas à suivre une mauvaise voie. Peut‑être que je pourrais faire des études, faire du sport, devenir quelqu’un et contribuer à quelque chose de bien.” Dans mon gymnase, j’ai été témoin de bien des histoires de réussite et c’est pour cette raison que je suis ici. »

La contribution de Kultar à sa collectivité n’est pas passée inaperçue; il a récemment été nommé parmi les personnalités exemplaires de l’année en Colombie‑Britannique. Même s’il admet que la reconnaissance est plaisante, il précise qu’il ne s’agit pas là de la raison pour laquelle il fait ce qu’il fait.

« Ce que je veux, c’est servir de mentor et, dans certains cas, de seconde figure paternelle pour les jeunes que j’entraîne. Ils peuvent m’appeler à quelque moment que ce soit. Ils m’appellent, par exemple, pour me dire que leurs parents sont sur le point de divorcer ou qu’ils croient être sous l’influence de mauvaises personnes. Je leur parle et je leur offre mon soutien. S’ils essaient d’abandonner, je me rends chez eux et je leur dis ‘non, tu n’abandonneras pas!’ »

« Je ne fais pas cela pour la publicité. Si mon travail peut changer la vie de quelqu’un, cela en vaut grandement la peine. Aider les autres est bon pour l’esprit. En changeant la vie d’une personne, vous changez essentiellement celle d’un million d’autres personnes. »

Kultar entraîne également une équipe de combattants à son gymnase. Cette équipe de calibre international se rendra en Chine dans quelques semaines et Kultar y sera pour l’encourager.

« Ce n’est pas qu’une entreprise, c’est comme une famille », déclare‑t‑il. « C’est bon pour l’âme. »