Un conférencier de la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle définit les défis que doivent relever le SCC et la société

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Un conférencier de la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle de cette année a remis en question le thème de l’événement tenu le 28 février 2017. Bernie Farber a dit que le thème de la promotion de la tolérance et de l’harmonie dans un mode divisé n’allait pas assez loin.

 

Selon lui, la société doit être en mesure d’« accepter » les groupes minoritaires plutôt que de simplement les « tolérer ». Il ajoute toutefois que la progression vers l’acceptation sera difficile au sein de la société, et peut-être encore plus dans le milieu carcéral. Il a affirmé que l’événement, qui a été organisé par l’équipe de l’Aumônerie du Service correctionnel du Canada (SCC), était important, puisque le dialogue et la sensibilisation sont essentiels à la création d’environnements inclusifs et ouverts.

 

M. Farber est directeur général du Mosaic Institute, un organisme favorisant l’apprentissage et le dialogue entre les diverses communautés canadiennes afin de faire avancer la justice, de promouvoir la paix et de réduire les conflits. Il a été rejoint par le révérend Bill Rasmus, directeur par intérim de la Division des services de réinsertion sociale du SCC, qui comprend l’Aumônerie, les Services ethnoculturels et les Programmes sociaux. Tous deux ont évoqué l’important rôle que jouent les aumôniers en aidant les groupes minoritaires dans les établissements correctionnels à faire face aux problèmes de discrimination.

 

Les aumôniers du SCC aident les détenus en explorant des questions liées à la spiritualité, à la religion et au sens de la vie. M. Rasmus a indiqué que les aumôniers ne font pas qu’offrir des services spirituels aux détenus, mais qu’ils leur offrent également un espace sûr.

 

« Dans le cadre de notre processus d'évaluation, nous parlons aux détenus du fonctionnement des services d’aumônerie », affirme M. Rasmus. « Et il y a toujours des détenus qui disent que lorsqu’ils rendent visite à un aumônier, ils se sentent humains à nouveau. Ils se sentent de nouveau comme de vraies personnes. »

 

Selon M. Farber, la culture du racisme au Canada peut être encore plus marquée en milieu carcéral, et les détenus sentent qu’il est encore plus difficile pour eux de faire face au racisme.

 

« Les aumôniers sont souvent le premier point de contact pour les détenus qui souhaitent faire part de leurs plaintes et de leurs préoccupations », affirme M. Farber. « La présence des aumôniers devient la source de réconfort et de soutien pour les détenus de couleur, les détenus qui ont la foi et les détenus membres des minorités. »

 

M. Rasmus ajoute que de nombreux groupes dans la chapelle sont composés de détenus de différentes religions et que le fait de se parler leur permet de constater qu’il existe des similitudes entre leurs croyances. « Ils font preuve de respect mutuel, et cette expérience offre un fort potentiel de changement. »

 

« Il s’agit d’un modèle pour la société dans son ensemble », affirme M. Farber. « Dorénavant, nous devons consacrer notre énergie à étouffer les voix de haine et créer des plateformes pour les communautés, les organisations et même les systèmes carcéraux, grâce auxquelles les personnes pourront échanger de manière constructive plutôt que destructrice. Ces voix positives s’expriment déjà, et nous avons simplement besoin de plus d’occasions de les entendre et de la discipline nécessaire pour faire taire les autres. »

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