Tout le monde a entendu parler de détenus qui ont essayé de s’évader d’Alcatraz, une des prisons fédérales les plus dures des États-Unis. Mais un directeur de prison canadien qui aurait réussi à le faire? C’est du jamais-vu.
Le 12 juin 2016, Paul Bailey, directeur de l’Établissement de Grande Cache, a réussi à le faire en terminant le triathlon « Escape from Alcatraz » (Évasion d’Alcatraz). Alors que les employés du SCC s’efforcent d’assurer quotidiennement la protection du public en veillant à ce que les délinquants ne s’évadent pas, Paul, accompagné de sa femme Carol, une agente de programmes à l’Établissement de Grande Cache, a décidé de mettre ses limites à l’épreuve en tentant l’une des expériences d’évasion de prison les plus légendaires.
Au cours du triathlon, les athlètes ont dû courir, faire du vélo, puis franchir à la nage le même itinéraire, depuis Alcatraz jusqu’à la terre ferme, que les détenus de cette prison auraient dû emprunter pour s’échapper.
« C’est un parcours magnifique et incroyable, a affirmé Paul. Il est imprégné d’histoire. »
Paul a participé à de nombreuses courses au cours de sa vie, mais il envisageait de faire ce triathlon depuis un bon moment déjà. « C’est la 36e fois que cette épreuve annuelle a lieu; je suis directeur de prison, et je me suis dit que ce serait vraiment bien si un directeur de prison s’évadait d’Alcatraz », a-t-il expliqué.
La traversée du chenal à la nage, depuis Alcatraz jusqu’à la terre ferme, a été le point saillant de la course pour Paul – et sans doute pour tous les autres athlètes. Les participants ont dû affronter les courants, les vagues, les crêtes d’écume blanche et même des requins pendant ce mille et demi du triathlon.
« Ce fut la traversée à la nage la plus difficile que j’aie jamais faite, et il m’est arrivé, lors de certaines compétitions, de parcourir 10 km à la nage dans des lacs. À moins d’être un nageur accompli, on risque la noyade. »
La difficulté de l’épreuve a permis de répondre à une question qui turlupinait Paul au début de la course : un détenu aurait-il jamais pu franchir le chenal à la nage et survivre?
« La réponse est un non catégorique, et j’ai pu le vérifier personnellement, explique-t-il. J’ai fait la traversée, je sais à quel point c’est difficile et j’ai pu comparer l’épreuve à toutes celles que j’ai faites dans le passé. C’est à coup sûr l’épreuve de natation la plus difficile, la plus dangereuse et la plus traîtresse à laquelle il m’ait été donné de prendre part dans le cadre de quelque triathlon que ce soit. »
Paul a terminé l’évasion d’Alcatraz en un peu moins de quatre heures et demie, mais ce ne fut pas sa seule réalisation de la journée.
« Je peux presque garantir que je suis le seul directeur de prison au Canada à avoir terminé cette épreuve. Est-ce un exploit? Oui, c’est énorme! Dans mon bureau, j’utilise tout un mur où j’affiche les preuves de mes prouesses athlétiques réalisées dans toutes sortes de courses spéciales qui m’ont paru stimulantes et inhabituelles. Le certificat confirmant ma réussite à cette course aura une place spéciale sur mon mur de vantardises! »