Vérification interne au SCC

Reportages

Mai est le mois international de sensibilisation à l’audit interne. L’équipe d’Entre Nous a récemment rencontré la dirigeante principale de la vérification du SCC, Sylvie Soucy, pour en apprendre davantage sur le sujet. Après 26 ans dans le domaine, Sylvie veut vous dire une chose : l’audit interne n’est pas ennuyeux! Voici ce qu’elle avait à dire.

 

Commençons par la base : qu’est‑ce que l’audit interne?


L’audit interne est une fonction autonome et objective qui sert à évaluer la manière dont une organisation réalise ses objectifs. Il permet de cerner les domaines dans lesquels nous réussissons et ceux dans lesquels nous devons apporter des améliorations.

 

Quel est votre rôle en tant que dirigeante principale de la vérification?
 

Mon rôle est d’assurer le commissaire et son équipe de gestion que le SCC s’acquitte de son mandat en tenant dûment compte de l’efficacité, des lois, des mécanismes de contrôle financier et de la conformité avec les politiques. Le commissaire dit que mon mandat consiste à confirmer que le travail est effectué comme il devrait l’être.

 

À quelle fréquence faites‑vous des audits?


Nous réalisons des audits de façon continue. Nous commençons notre travail par un plan annuel d’audit axé sur le risque. Ce plan désigne les domaines qui feront l’objet de notre audit au cours d’une période triennale. Ces domaines sont choisis en fonction non seulement des priorités stratégiques actuelles et des risques cernés par la direction, mais également de nos audits effectués dans le passé. Je vous prie de consulter le plus récent audit que nous avons réalisé pour voir ce sur quoi nous nous penchons présentement. Nous effectuons aussi des audits financiers, y compris de la gestion des biens.

 

Qu’est‑ce que les gens devraient savoir au sujet des audits?


Il est important de savoir que la Loi sur la gestion des finances publiques exige la tenue d’audits internes. À bien des égards, ces audits sont « les yeux et les oreilles » du commissaire. Nous croyons qu’il est important de réellement comprendre nos activités et de communiquer au commissaire la meilleure information sur la mesure dans laquelle notre organisation fonctionne bien. Pour ce faire, le personnel chargé des audits va dans les établissements, les bureaux de libération conditionnelle et tout autre endroit pour parler aux personnes qui font le travail de première ligne. On ne peut pas réaliser de bons audits si nous restons dans nos bureaux à Ottawa.


Quels sont, par exemple, les aspects visés par les audits du SCC?


J’ai mentionné les audits financiers que nous effectuons, comme celui de la gestion des biens, mais c’est aussi beaucoup plus que cela. Nous auditons tous les aspects des activités du SCC. Dans le passé, cela comprenait les processus d’entrée et de sortie dans nos établissements, la gestion des objets interdits, la gestion des incidents de sécurité et la gestion des cas. Cette année, nous examinons la sécurité du personnel dans la collectivité, le transfèrement des délinquants, le programme des chiens détecteurs et l’isolement.

 

Parmi les audits réalisés au SCC, lesquels avez-vous préférés et pourquoi?


Nous avons réalisé un audit sur la sécurité des TI au SCC, et cela a été très intéressant. Un autre exemple touchait les logements dans la collectivité et la façon dont nous interagissons, en tant qu’organisation, avec nos partenaires communautaires. Nous avons également effectué un audit sur l’emploi et l’employabilité et sur la manière dont nous pourrions mieux préparer les délinquants à obtenir un emploi après leur mise en liberté. Un autre audit portait sur la gestion des médicaments. Comme je l’ai mentionné, d’autres audits étaient axés sur la sécurité, mais ils n’ont pas été communiqués au public pour des raisons de sécurité. Tout ce que je peux dire, c’est que ce travail a été fascinant parce que nous avons eu un aperçu de la manière exacte dont notre organisation fonctionne au niveau de base; ce n'est pas donné à tout le monde.

 

Combien de temps faut‑il pour réaliser un audit et qu’est‑ce que cela comporte?


En moyenne, de six à huit mois. L’audit comporte la planification (c.‑à‑d. cerner les principaux enjeux, élaborer des outils aux fins d’examen et les vérifier), la réalisation du travail d’audit, l’analyse des résultats, la rédaction d’un rapport et la collaboration avec la direction afin d’élaborer des réponses et des solutions aux problèmes relevés. Réaliser un audit signifie habituellement que nous allons dans les cinq régions pour interroger les employés, observer leurs méthodes de travail, examiner les dossiers et compiler l’information. Pour les auditeurs, il s’agit généralement de la partie la plus agréable et intéressante de leur travail. Nous avons souvent à notre disposition une personne s'occupant de gestion opérationnelle qui nous aide à réaliser les audits. Nous apprécions les connaissances que ces personnes apportent parce qu’elles nous ancrent dans la réalité pendant que nous effectuons notre travail.

 

Qu’advient‑il de l’information recueillie pendant les audits?


D’après les politiques, la direction est chargée d’élaborer des plans d’action visant à corriger les aspects à améliorer cernés pendant l’audit. Mon rôle consiste à m’assurer que la direction prend effectivement les mesures qu’elle dit vouloir prendre pour améliorer une situation. Nous devons également publier tous les rapports d’audit sur notre site Web, sauf ceux qui touchent à des questions de sécurité pouvant mettre nos installations ou notre personnel en danger.

 

Quelles sont les caractéristiques d’un auditeur compétent?


Les auditeurs devraient être agréés conformément aux normes internationales en matière d’audit. Étant donné que nous nous penchons souvent sur des questions d’ordre financier, il est également important de posséder une solide compréhension des questions financières. Toutefois, je dis souvent que, au‑delà des compétences évidentes et des agréments exigés, il existe des traits de personnalité essentiels que possèdent les bons auditeurs : d’abord, la curiosité et une soif de connaissances et, ensuite, une attitude de respect. Les bons auditeurs devraient être réellement intéressés par le sujet qu’ils examinent; ils doivent faire preuve d’ouverture d’esprit et d’objectivité et ne doivent pas entretenir de notions préconçues à l’égard de l’objet de leur audit. Tout ce que nous faisons doit être fondé sur un réel intérêt concernant le sujet et un respect envers les personnes qui travaillent dans ce domaine.

 

Participez‑vous aux audits ou en assurez‑vous simplement la supervision?


La plupart du temps, je supervise les audits, mais, de temps en temps, je vais sur le terrain pour prêter main-forte. Dans ces cas, je ne dirige pas l’audit : j’y participe comme employée. Cela m’aide à descendre de la « tour d’ivoire » dans laquelle on peut souvent s’enfermer en tant que gestionnaire à l’administration centrale. Le fait d’effectuer ce travail me permet de rester ancrée dans la réalité du SCC; c’est pourquoi je garde une bonne compréhension de la façon dont les choses fonctionnent dans nos établissements et unités opérationnelles.

 

Vous faites ce travail depuis 26 ans : pourquoi?


Parce que j’aime beaucoup apprendre et comprendre la façon dont les gens font leur travail. Je trouve aussi que je peux faire entendre mes idées sur les aspects que nous pouvons améliorer et sur la façon de les améliorer. Je sens que je contribue réellement à changer les choses pour le mieux au SCC. Les gens croient que l’audit n’est qu’une affaire de chiffres et de processus. C’est beaucoup plus que cela! 

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