*Note aux lecteurs : Il s’agit du quatrième article d’une série que nous consacrons aux sous-comités du Comité de direction. Le premier portait sur le Sous‑comité sur la sûreté et la sécurité; le deuxième, sur le Sous-comité sur la santé mentale; et le troisième, sur le Sous‑comité sur l’efficacité et l’efficience. Vous connaissez peut-être ces sous-comités, ou non, mais ils prennent des décisions qui ont une incidence sur votre travail. C’est pourquoi nous voulons vous en apprendre davantage à leur sujet. Dans le cadre de ce processus, nous interrogerons un coprésident de chacun des comités afin de savoir précisément ce qu’ils font. Nous espérons que vous trouverez ces articles informatifs et utiles.
En tant que coprésidente du Sous-comité sur les services correctionnels pour Autochtones, la sous-commissaire principale Anne Kelly travaille de concert avec ses collègues du SCC afin de déterminer des mesures précises qui pourraient améliorer les résultats pour les délinquants autochtones.
« Nous examinons actuellement un certain nombre d’initiatives, dit-elle. Chacune d’entre elles a un effet direct sur la nature de notre travail à l’égard des délinquants autochtones et vise à leur fournir le meilleur service possible en vue de leur réadaptation et de leur réinsertion dans la collectivité en toute sécurité. »
La première initiative consiste à améliorer la prise de décisions en matière de gestion de cas grâce à une formation pratique sur les antécédents sociaux des Autochtones à l’intention des cadres supérieurs régionaux. Cette formation leur apprend à tenir compte des antécédents sociaux des Autochtones au moment de prendre une décision à l’égard de ceux-ci durant leur incarcération. « Entre autres, les conséquences des pensionnats, comme la maltraitance, la négligence, le placement familial ou la toxicomanie, devraient toutes être prises en compte », affirme Anne.
« Nous avons modifié notre approche et nos politiques à la suite de l’arrêt Gladue et des décisions subséquentes, qui exigent que toutes les parties du système de justice tiennent compte des antécédents sociaux des Autochtones, explique-t-elle. Nous avons constaté que, même si les employés étaient généralement conscients du besoin d’en tenir compte, ils ne savaient pas trop comment utiliser ces renseignements au moment de prendre une décision. Au fil du temps, nous avons amélioré la formation offerte au personnel afin de la rendre plus pratique, et nous voyons une grande amélioration grâce à cela. »
« Jusqu’ici, les commentaires recueillis sur la formation ont été très positifs. » La formation a été offerte à tous les comités régionaux de gestion au pays ainsi qu’à certains employés dans chaque région. Tout le monde a recommandé de l’étendre à l’ensemble des groupes d’employés. Le Sous-comité espère également l’intégrer au Programme de perfectionnement continu des agents de libération conditionnelle.
En plus de son travail concernant la formation relative aux antécédents sociaux des Autochtones, le Sous-comité se penche sur d’autres domaines où des besoins se font sentir. Entre autres, il examine le nombre de délinquants autochtones dits « à sécurité minimale » dont la date d’admissibilité à la libération conditionnelle est passée et à l’égard desquels aucune décision n’a encore été rendue par la Commission des libérations conditionnelles du Canada. « Des 550 délinquants correspondant à cette catégorie lorsque nous avons examiné les chiffres, près de 160 étaient des Autochtones », dit Anne. Il s’agit d’une proportion élevée, et étant donné qu’il est considérablement plus coûteux de maintenir un délinquant à faible risque dans un établissement que de le réinsérer dans la collectivité, nous avons décidé d’étudier cette question en profondeur. Celle-ci fait actuellement l’objet d’un examen approfondi par un gestionnaire désigné de la région des Prairies, et un rapport sera ensuite produit afin de faire part des constatations, qui orienteront les recommandations pour l’avenir. »
De plus, selon Anne, le Sous-comité accorde une attention renouvelée aux initiatives des Sentiers autochtones, lesquelles lui tiennent à cœur.
« J’ai été témoin de l’évolution des services correctionnels pour Autochtones au SCC au fil des ans et des investissements réalisés dans les initiatives des Sentiers autochtones. Nous nous fixons actuellement des objectifs ambitieux afin de voir dans quelle mesure nous pouvons améliorer les choses encore davantage pour les délinquants autochtones. Plus précisément, une chose que nous aimerions voir c’est qu’après un an de participation aux Sentiers autochtones, les délinquants autochtones incarcérés dans une unité à sécurité maximale soient prêts à être transférés dans une unité à sécurité moyenne, que ceux incarcérés dans une unité à sécurité moyenne passent à une unité à sécurité minimale et que ceux incarcérés dans une unité à sécurité minimale – nous avons fixé une cible ambitieuse à leur égard, soit quarante pour cent d’entre eux – se voient accorder une mise en liberté sous condition. »
Pour Anne, ces initiatives et les nombreuses autres mesures prises par le Sous-comité répondent à d’importants besoins et visent à trouver des façons créatives de réduire l’écart entre les résultats des délinquants autochtones et ceux des délinquants non autochtones.
« L’objectif de ce sous-comité était d’aborder des domaines précis et de trouver des solutions réalisables pour améliorer les choses. Nous voulions nous concentrer sur certains problèmes à l’égard desquels, à notre avis, nous pourrions avoir un impact positif. Nous espérons que les recommandations qui seront formulées amèneront des changements souhaitables pour les délinquants autochtones. »
Composition du Sous-comité sur les services correctionnels pour Autochtones :
Coprésidente – Anne Kelly, sous-commissaire principale
Coprésidente – Anuradha (Anu) Marisetti, sous-commissaire régionale, région du Pacifique
Michele Brenning, commissaire adjointe, Services de santé
Peter Linkletter, sous-commissaire régional, région des Prairies
Jennifer Wheatley, sous-commissaire régionale, région de l’Atlantique
Brigitte Bouchard, directrice, Établissement d’Edmonton pour femmes
Ed Muise, directeur, Pénitencier de Dorchester
Lisa Allgaier, directrice générale, Initiatives pour les Autochtones